vendredi 10 mars 2006

Phantom of the Opera - Le Film! (ou NYC # 4.1)

Quand on voyage, on a beau revenir, on ne revient jamais complètement comme on était avant... je veux dire qu'on rapporte nos souvenirs avec nous, et je ne parle pas nécessairement de gugusses en plastique, mais bien de «mémoires» de ce qu'on a vécu en voyageant.
Ainsi, je pense que je vais surfer pendant un temps encore sur mon «mood» New York...
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Voilà donc qu'après avoir assisté au Fantôme de l'opéra à Broadway, il fallait bien louer le film (sorti en 2004) adapté du célèbre Musical, non? Hehehe...
Chose faite cette semaine.
Le film est signé Joel Schumacher, ce qui pouvait laissé présager du meilleur comme du pire. Le type est un réalisateur compétent mais pas nécessairement imaginatif.
Le scénario est co-signé Schumacher et Andrew Lloyd Weber (auteur et compositeur du musical), ce qui semblait indiquer qu'à tout le moins, le film serait fidèle à l'oeuvre scénique.
Et en effet, c'est plus que fidèle, c'est identique, à une ou deux scènes prés (ajoutées dans le film). Les chansons sont identiques, la mise en scène, les dialogues, bref, c'est aussi agréable comme expérience si on a aimé le musical.
Mais en fait, c'est trop identique. On a beau regarder une mise en abyme (action qui se passe dans un théâtre), la réalisation n'avait pas à être si théâtrale et si peu cinématographique. Il ne s'agit pas du même médium et on dirait que le réalisateur n'a pas songé à ça.
Résultat, jamais (ou presque) dans le film, on n'exploite le potentiel du cinéma comme outil, on se content de filmer ce qui ressemble à s'y méprendre à une représentation théâtrale de l'oeuvre. Une fois encore, la chose est agréable, mais tant qu'à faire un film, on aurait dû exploiter la puissance du médium.
Un exemple, parmi tant d'autres; dans la scène où le fantôme emmène Christine dans les bas fonds de l'opéra vers son refuge, le mouvement du bateau et les chandeliers qui émergent de l'eau sont exactement les mêmes que ce que j'ai vu sur scène. Or des chandeliers qui émergent de nulle part et le bateau qui vogue, au théâtre, c'est impressionnant, surtout quand ça survient environ trente secondes après la fuite dans les passerelles et la sortie de la loge de Christine, sans même que le spectateur n'ait conscience que ce décor est constamment en mouvement.
Mais des chandeliers qui émergent de l'eau et le bateau qui vogue dans un film? Well, on a vu cent fois plus impressionnant. Il me semble qu'avec un peu d'imagination et d'initiative, cette scène aurait pu être beaucoup plus forte si on y avait exploité les capacité du cinéma qui n'a pas à se soucier des contraintes de décors du théâtre.
On peut voir que dans les scènes où on utilise mieux le médium (le flashback sur l'enfance du fantôme, par exemple), déjà, la chose est plus intense.
Il y a tout de même quelques trouvailles (les torches tenues par des mains qui prennent vie au pasage du fantôme et qui sont de pierre quand les autres pénètrent dans les vieux tunnels, par exemple) et le film réussi à montrer une belle interprétation de cette pièce.
Les comédiens ont l'avantage d'être de très bons chanteurs, mais parfois, ils semblent un peu statiques (comme sur une scène, justement - difficile de faire un musical et d'acter en chantant, au cinéma), particulièrement Emmy Rossum (Christine), mais sa beauté lyrique et sa voix font le travail parfaitement.
C'était aussi très intéressant de revoir l'oeuvre, pour mieux saisir certaines nuances dans les dialogues chantés, et de profiter à nouveau de ces chansons.
Bref, un bon film, adapté fidèlement, mais sans grande imagination. Je n'ose même pas imaginer ce que ce projet aurait pu donner entre les mains d'un Baz Luhrman, par exemple.

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