vendredi 27 octobre 2006

Un automne de (dix) bons films!

Ce n’est un secret pour personne; j’adore le cinéma.
Or quand on aime beaucoup le cinéma, on voit beaucoup de films, et quand on voit beaucoup de films, on fini par en voir beaucoup de bons, mais aussi plusieurs mauvais.
Pourtant, cet automne, on dirait que j’ai le choix heureux; j’ai vu bien plus de très bons films que de mauvais. En réalité, je ne crois pas avoir vu un mauvais film. Au pire, j’ai vu des films moyens, mais le nombre de films de grande qualité de l’automne me surprend tout de même, puisque la saison n’est pas renommée pour offrir le meilleur choix de l’année. Bref, je recommande chacun des films qui suit; ils valent amplement le prix de leur billet ou de leur location DVD.

Je crois que tout a commencé avec Scoop. Le film avait tout pour me plaire, puisqu’il s’agit d’un film de Woody Allen, un de mes réalisateur fétiche, et qui met en vedette Scarlett Johansson, définitivement mon actrice fétiche des dernières années (depuis Ghost World, en fait). Excellente petite comédie sur la thématique de la culpabilité et de la paranoïa sur fond de fantastique et de magie, Scoop est un bien agréable moment à passer avec des amis dans une salle de cinéma. Hugh Jackman joue avec une ambiguïté fort amusante. Même si son scénario n’est pas aussi fin que Match Point, Scoop fait montre d’une très belle maîtrise côté réalisation, et les décors londoniens réussissent décidément bien à Woody. Pour l’anecdote, je note que Scarlett et Jackman sont deux acteurs que j’ai rencontrés au Fifth Avenue de Vancouver à l’époque où j’y étais gérant, mais rien ne dit qu’ils s’étaient rencontrés auparavant.

Si j’ai vu All the King’s men avant sa sortie, c’est grâce à mon amie Karin, qui avait des billets pour cette projection spéciale. Un film sérieux, qui démarre vite sans hésiter à vous laisser en arrière sur votre siège, en train de tenter de comprendre qui est qui et qui fait quoi, surtout en version originale où tout le monde a un accent du sud des Etats-Unis d’il y a 40 ans! Un thriller politique fort et efficace, dérangeant et solidement interprété par Jude Law et Sean Penn, entre autres. Pas facile, comme film, ni pour les paresseux intellectuels!

Hollywoodland est probablement le film le plus faible du lot (ce qui est beaucoup dire sur la qualité de l’ensemble, puisque j’ai bien aimé ce film malgré ses quelques défauts). Sa plus grande faiblesse est l’incapacité de son scénario de fournir une conclusion ou une piste de solution qui puisse satisfaire le spectateur. J’ai accepté ce parti pris des cinéastes, et pu apprécier l’ensemble, qui est bien raconté, intrigant, et fort bien joué par Adrian Brody, Ben Affleck (oui, oui) et la québécoise Caroline Davernhas qui fait montre d’une belle présence à l’écran. Ce film, qui raconte le mystère entourant la mort de l’acteur qui jouait Superman à la télé dans les années 50, est en fait une sorte de film sur Superman bien plus intéressant que Superman returns de l’été dernier.

The Black Dahlia allait devenir un de mes films favoris de 2006, tout simplement. Il avait tous les ingrédients pour le devenir, mais allez savoir si les ingrédients vont bien prendre ensembles! Eh bien dans le cas de cette histoire polar hardboiled bien ficelée – adapté d’un roman de James Ellroy, lui même tiré d’un fait divers - et aux dialogues acérés, réalisé par Brian DePalma et avec Josh Hartnett et Scarlett Johansson, la sauce prend solidement. Visuellement superbe, et avec des plans d'uen grande beauté cinématographique, c'est un film à voir, et à revoir et à revoir, tellement il y a de quoi se mettre sous l’oreille et les yeux. C'est dense et complexe et profondément satisfaisant comme expérience cinéma.

The Last Kiss avait deux avantages pour lui; premièrement, j’aime bien Zach Braff, acteur sympathique et talentueux, surtout depuis que j’ai vu l’excellent film Garden State suite à une suggestion de mon amie Claire Wilkinson. Ensuite, un scénario de Paul Haggis, le très talentueux scénariste derrière Million dollar baby et le chef d’œuvre Crash. Si The Last Kiss n’atteint pas les niveaux des scénarios précédents de Haggis (je soupçonne le tout d’être en fait un scénario précédent qui n’avait pas trouvé preneur auparavant), le film n’en demeure pas moins très agréable et une belle variation sur les relations amoureuses ou l’idée que l’on s’en fait… et sur l’impossibilité de revenir en arrière, le tout, sans tomber dans le mélodrame mielleux et indigeste.

Renaissance est un film dont la simplicité du scénario polar futuriste aurait mal passé s'il ne s'agissait pas d'animation, et d'un genre d'animation plutôt rare au cinéma, en plus d'être tout en noir et blanc (et non en teintes de gris). Finalement plutôt intéressant malgré quelques longueurs, l'intrigue nous intrigue plus que l'on ne prévoyait au départ, et les qualités du film nous gardent attentifs et intéressé. Évidemment, comme c'est très bien fait, les effets de réalisation qui s'amusent avec l'animation font de son visionnement quelque chose de fort agréable à regarder sur grand écran.

Marie-Antoinette a fait couler beaucoup d,encre suite à sa présentation controversée à Cannes. J'avais lu plusieurs critiques dures, voir assassines, plusieurs modérées, et quelques bonnes. Je ne savais donc trop à quoi m'attendre, mais désirais à tous prix voir ce troisième film de Sofia Coppola, dont j'avais adoré les deux premiers films (Virgin Suicide et Lost in Translation).
Marie-Antoinette, de mon point de vue, est un excellent film pour ce qu'il est. Je pense que les critiques qui n'ont pas aimé voulaient tout simplement voir un autre film, pas celui-ci. Il offre une vision particulière et personnelle de Marie-Antoinette, et cette vision est teinte d'influences toutes aussi personnelles; qu'elles soient visuelles, musicales, stylistiques... Pour moi qui ai visité à la fois le Vienne natal et le Versailles habité par le personnage, qui ai visité sa cellule à Paris, et qui ai lu sur elle, ce film est définitivement intéressant. Je n'ai pas étudié Marie-Antoinette depuis mon tout jeune âge, donc je n'avais pas une si bonne image du personnage incrustée en moi. Cette ouverture explique peut-être ma capacité à m'adapter à la Marie-Antoinette jouée avec beaucoup de talent et de présence par Kirsten Dunst - dont je ne suis pas toujours un fan. Et mon ouverture au cinéma en général m'a peut-être aidé à apprécier l'audace de certaines décisions créatives, comme l'usage occasionnel de musique contemporaine par exemple. Sofia Coppola signe donc une 3e film original et personnel qui m'a beaucoup touché et beaucoup plu. Chapeau!

Cet après-midi, j'ai vu coup sur coup, en programme double, The Illusionnist et The Prestige.
Il s'agit dans les deux cas de films sur la magie, qui peuvent ou ne peuvent pas tomber dans la science-fiction ou le fantastique. L'un demeure finalement réaliste mais erre à nous fournir une explication finale sur un élément essentiel, alors que l'autre, qui nous explique pourtant tout avant le générique, relève finalement de la SF! Un paradoxe assez intéressant à voir dans une seule journée! Les deux films partagent de grandes qualités de réalisation, de scénario et d'interprétation (Edward Norton et Paul Giamatti dans The Illusionnist; Christian Bale, Hugh Jackman et Michael Caine dans The Prestige). De plus, ils offrent tous les deux une intrigue plus sombre qu'il ne paraît de prime abord et une finale à tiroir comme je les aime; bien ficelée et cohérente. Un bémol pour The Illusionnist: dont on reste un tout petit peu sur sa faim; et un bémol pour The Prestige: j'ai vu venir une des révélations majeures une heure avant son temps. Dans les deux cas, par contre, ces deux bémols ne m'ont pas empêché d'apprévier grandement ces deux excellents films.

J’ai gardé mon numéro 1 de l’automne pour la fin : The Departed, un film coup de poing qui vous tient littéralement en haleine pendant chacune des minutes du visionnement. Le maître Martin Scorcese est derrière ce projet, dont la distribution est aussi exceptionnelle que bien réussie : Leonardo DiCaprio et Matt Damon composent des personnages absolument fascinants, et très bien entourés par Jack Nicholson, Martin Sheen, Mark Walhberg et plusieurs autres acteurs de premier plan. Cette histoire d’infiltration policière par le crime organisé et d’infiltration du crime organisé par la police est racontée à un rythme essoufflant, avec des dialogues au réalisme renversant qui sont livrés avec un naturel impressionnant. La réalisation est une pure merveille d’audace quand il faut et de subtilité et de modestie à d’autres moments, le montage est serré et efficace: c’est un des plus longs films de l’automne, et pourtant, c’est celui qui m’a paru le plus court, tellement le tout est tricoté serré et ne laisse pas une seconde de répit au spectateur. Rien de gentil comme intrigue ni comme dénouement, par contre, mais j’étais épuisé de retenir mon souffle et de demeurer agrippé à mon siège après la projection.

Un dernier mot sur The Prestige, car sa bande-annonce était (avec raison) fort prometteuse: une histoire (suspense) de magie et de fantastique (ou fantasy?) qui semble inquiétante et bien tournée. Il est intéressant de noter que le film traite de magie et met en vedette Hugh Jackman et Scarlett Johansson, trois des ingrédients qui ont bien réussis dans Scoop de Woody Allen, dans un contexte et une ambiance fort différents, comme quoi rien ne sert de réinventer la roue, parfois, juste de raconter une bonne histoire avec des créateurs de talents et les beaux yeux de Scarlett pour crever l’écran! ;-)
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La preuve en 3 photos dans ce billet -- :))

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