À Chiclayo, sur des ailes

Des terres et des airs.
Il y a quelques mois, j'ai publié un billet dans lequel j'expliquais que j'aime généralement voyager par voie de terre, pour diverses raisons. J'ai récemment publié deux billets consécutifs illustrant pourquoi. Je disais que parfois, il y avais des exceptions à cette règle.
Mais comme j'avais perdu quelques jours à Lima suite à une petite indisposition digestive, et que la route Lima-Chiclayo, je l'ai déjà vue (il y a deux ou trois siècles, lors de ma descentre de Tumbes vers Trujillo, puis de Trujillo vers Lima), j'ai décidé d'injecter les quelques dollars économisés à Lima (trois jours au Gatorade - 1$ la bouteille - et à l'Internet - 1$ de l'heure -, ca coute pas cher!) dans un vol direct Lima-Chiclayo, sauvant ainsi plusieurs heures et m'économisant la fatigue d'un autre bus de nuit.
Des lieux connus.
Je vous disais aussi, récemment, que les voyages réservent des surprises, et que parfois, les lieux visités se revoyaient de différentes manières...
Lors de mon billet sur ce sujet, je donnais aussi l'exemple de l'aéroport de Lima (où je croyais alors avoir mis les pieds pour la dernière fois du voyage en allant reconduire Suze). J'allais vivre une troisième expérience à l'aéroport de Lima, multipliant mes souvenirs dans l'endroit.
Des copines péruviennes.
Il y a quelques mois également, lors de ma visite du Colca Canyon avec Sophie et Martin, nous avions rencontré de sympathiques filles de Lima - étudiantes en tourisme - avec lesquelles j'ai gardé contact depuis.
J'avais fait signe aux filles de mon retour à Lima, mais elles n'avaient alors pas accès à leur courriel - en plus d'une semaine chargée à l'université - et elles ont finalement pris contact avec moi juste avant mon départ. Dans un élan d'amitié fort touchant, elles ont décidé de venir m'accompagner à l'aéroport pour mon départ.
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D'un colis suspect.
Une anecdote... well, mésaventure ou aventure, appelez-ca comme vous voulez...
Pendant que j'attendais de me rendre à porte d'embarquement de mon vol, j'ai entendu mon nom appelé dans les hauts-parleurs de l'aéroport. Une première pour moi: on me reclame a ladite porte d'embarquement. Je passe donc la taxe de l'aéroport, la sécurité, et tout, et me présente à la porte 7.
Là, une gentille préposée de LanPeru me demande de patienter une minute. Un garde de sécurité se pointe, et sort un cellulaire. Il fait un appel, et (comme je comprends l'espagol, c'est utile) avertis quelqu'un qu'il m'a trouvé (!). Il me demande de le suivre, je m'informe pourquoi.
-- Il y a quelque chose de suspect dans votre bagage.
Uh? Suspect, moi?
-- Quel genre de chose?
Il m'invite à le suivre, il dit ne pas en savoir plus.
Nous remontons vers la sécurité en haut. Là, on attend après l'appel d'un autre garde quelque part, pendant un bon 5 minutes. Cinq longues minutes. Le cell sonne, mon garde répond, et me fais signe que l'autre s'en vient avec le colis suspect qu'est devenu mon backpack.
Il arrive, accompagné de deux autres gardes, le backpack reposant tristement dans un chariot, l'air coupable.
On attend là pendant encore trois minutes, j'ai aucune idée pourquoi, personne ne dit rien. Puis, une porte ouvre sur une petite salle avec une seule table comme meuble. On me fait signe d'entrer. Je m'exécute, et suis suivi des quatre gardes et du chariot contenant le suspect. Nous tenons à peine dans la petite pièce. Un garde referme la porte.
Il me demande alors d'ouvrir mon backpack et de sortir la canne de gaz propane qu'il contient.
Flash - oh, fu-k! Quelle chose stupide! Comme je voyage toujours par voie de terre, je ne pense jamais à cette bombonne qui alimente mon précieux réchaud pour cuisiner. J'en achète toujours une en début de voyage, la renouvelle en cours de route au besoin, et abandonne celle qui reste à la fin avant de reprendre l'avion. Mais j'ai totalement oublié la chose pour un vol intérieur. Geez...
Flash - suis-je dans le trouble?
On me demande alors mon passeport et ma carte d'embarquement, d'où je viens, etc.
-- Estados Unidos?
-- No! Canada!
J'ai l'impression d'avoir été dédaigneux envers les Estados Unidos tout à coup et d'avoir brandi le nom du Canada comme un étandard pacifique! :-)
Tk...
Je trouve la satané bombonne, la place sur la table, et commence à refaire mon bagage.
Deux gardes prennent des notes avec mon passeport, observent les diverses pages, alors qu'un autre prend une photo de la bombonne avec un appareil numérique. Il prend ensuite des notes sur un formulaire officiel.
Je leur fait mes excuse, évidemment, en tentant de ne pas avoir l'air coupable (!) et en spécifiant que c'était un oubli, que j'avais d'abord prévu voyager en bus.
Visiblement, mes excuses sont acceptées.
On me demande de refermer mon backpack pour le charger dans l'avion, on me remet mes documents de voyage et on m'ouvre la porte en me souhaitant bon vol.
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Le vol s'avèrera rapide (1h) et avec un excellent service à bord (j'ai meme droit à une cerveza Cusqueña), et j'atteindrai Chiclayo à 21h05. Dix minutes plus tard, je suis a mon auberge (Piramide Real), confortablement installé, mais sans bombonne de propane pour cuisiner, désormais. Je voudrais bien m'en acheter une autre, mais le lendemain, je réalise que Chiclayo n'est pas la capitale de l'équipement de camping :-)...
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De sécurité dans les aéroports Péruviens.
Ce n'est qu'en repassant l'aventure dans ma tete que j'ai réalisé que quelque chose clochait dans toute cette histoire. Car j'avais l'impression d'etre agacé par un détail, sans pouvoir mettre le doigt dessus, et je me disais tout du long que je me sentais inconfortable parce que j'avais oublié la bombonne et que j'aurais pu passer pour un menteur ayant tenté quelque chose...
Mais non.
Ce qui cloche dans cette histoire, c'est que le vol Lima-Chiclayo était justement mon second vol intérieur au Pérou. Et que pour mon vol Juliaca-Cusco, j'avais également oublié la bombonne de butane-propane que j'avais alors... et que la sécurité à Juliaca ne l'avait pas remarqué.
Un à zéro Lima sur Juliaca, les amis.
(Rappel: Juliaca était alors en plus sous la surveillance de l'armée suite à la prise de l'aéroport par les manifestants de la région).
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De quelques photos...
... commentées, avant de vous raconter ce que je fais dans ce coin du Pérou, à part attirer l'attention de la sécurité dans les aéroports.

Vanessa et Kathy, qui ont été tellement gentille de venir me porter à l'aéroport de Lima! Gracias chicas!!
Suite à une de mes questions, elles m'ont aussi appris que l'aéroport porte le nom de Jorge Chavez en l'honneur du premier aviateur péruvien de l'histoire du pays.

Comme lors de mon premier vol intérieur au Pérou, je suis sorti sur le tarmac pour monter dans l'avion par un petit escalier, comme on voit dans les films! :-)).
Je noterai que lors de mon arrivée, la descente s'est fait de la meme manière... et qu'à l'aéroport de Chiclayo, il y avait un bi-plan dans un hangar à coté, avec un panneau indiquant qu'il s'agissait d'un appareil d'avion-école!

La vue de la fenetre de mon auberge, sur les toits... Poétique, non? En fait, j'allais découvrir que Chiclayo est une ville très étendue, et qui partage certaines caractéristiques avec d'autres villes du Pérou, comme Puno, Juliaca et Ica, par exemple... Ici, vous remarquerez certainement les coqs sur la photo, sinon, croyez-moi, entre 3h30 et 9h ce matin, vous les auriez remarqué! Il y en a un qui cocoricotte justement sur la photo! Arghh!!!

Chiclayo peut presque se résumer en deux plazas, une cathedrale et une basilique. La plaza centrale est quelconque mais tout de meme très claire et propre. La plaza Elias Aguirre, dont on fait tout un foin ici, est décevante, et dominée par un héros de la guerre du Pacifique (heureusement, pas sur un cheval). La cathédrale est très jolie, tout en jaune et blanc et avec ses colonnes grecques... et un des vautours qui survolent la plaza, qui y est perché sur cette photo.

Sinon, Chiclayo possède sa version locale du moto-taxi, qui sont plus bruyants et moins charmants que ceux de La Antigua, par exemple...

Un coin de rue quelconque, une réflexion dans une fenetre, à deux pas de mon auberge. Avez-vous remarqué le soleil sur ces photos?? Le ciel bleu?? Le T-shirt??

Chiclayo offre donc quelque chose que Lima n'a pas su offrir à ce voyageur-ci: du beau temps!

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