mercredi 5 septembre 2007

El Che - Argentine, origines et évolutions idéologiques

Je viens de passer plusieurs jours a Buenos Aires, Rosario et Cordoba, régions ou Ernesto Guevara a passé le plus clair de son enfance et son adolescence.
Apres avoir exploré l'Equateur, le Pérou et la Bolivie, l'aventure Argentine a éclairé d'un jour nouveau mon exploration des mondes d'El Che Guevara.
L'Argentine, comme je l'ai souvent mentionné depuis mon entrée au pays natal de Guevara, est bien différent des autres pays latinos que j'ai visité (J'allais dire unique, mais je n'ai pas visité tous les pays d'Amérique latine - pas encore en tous cas)...
Ernesto est né a Rosario mais a vécu aussi a Buenos Aires et Cordoba (Alta Gracia, dans la banlieue). L'Argentine du Che était certainement différente de celle que j'ai visitée, mais les pays andiniens l'étaient aussi. La proportion de différence, par contre, n'était pas si différente, a mon avis. Et cette différence culturelle et politique a certainement fortement influencé l'évolution idéologique de Che Guevara. C'est incontestable.
L'Argentine est un pays éduqué, avec un systeme de santé et d'éducation dont les pays comme le Pérou et la Bolivie reveront encore dans 20 ans. Ernesto étudiait, et lisait (c'était un de ses dadas d'enseigner a lire aux guerreros qui l'accompagnaient dans ses campagnes révolutionnaires) de la littérature mondiale (et pas seulement de la philo, mais aussi de la philo et de la politique). Le Péronismo avait marqué son enfance (son pere était anti-Péron) mais ses voyages en Argentine puis son premier voyage a travers l'Amérique du Sud allaient changer son point de vue. Il allait voir au Pérou entre autres, ce que les systeme de droite sous impérialisme américain avait fait des latinos de ces pays, par opposition au systeme argentin et au péronisme. Bref, en un mot, il allait voir les bienfaits pour la population en générale, pour un peuple, des politiqus de gauche. Par opposition a sa culture argentine, il allait voir la pauvreté et les immenses écarts entre les gens pauvres et les quelques membres des classes riches des autres pays.
Son second voyage a travers l'Amérique latine allait - j'en ai déja glissé un mot sur ce journal lors de mon passage en Bolivie - faire de lui un témoin de premier plan des événements politiques au Guatemala et en Bolivie, ou comment l'influence impérialiste nord-américaine allait contrer les politiques de gauche démocratiquement implantées dans ces deux pays. Il allait voir comment ces changements sociaux s'avereraient inutiles et impossibles a maintenir quand l'empire américain en décidait autrement. Il allait finalement en conclure que la "révolution tranquille", pour utiliser un terme bien québécois, était impossible et que la seule voie vers la gauche était la révolution armée.
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Ce qui me fait demander, dans une parenthese personnelle, si le Québec avait eu une ressource importante et controlée par les américains, aurait-on pu faire la révolution tranquille et reprendre le controle de cette ressource?
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La rencontre avec Fidel Castro, a la fin de son second voyage en Amériques, allait etre déterminante, puisque non seulement la révolution cubaine et son succes allait confirmer les conviction du Che a propos de la necessité de la lutte armée contre l'impérialisme, mais elle allait aussi lui donner l'opportunité de faire passer quelques idées marxistes vers Fidel. (J'ai lu que cette rencontre avec Fidel et la campagne cubaine avait fait du Che un marxiste, mais c'est plus l'inverse qui s'est passé, Che était marxiste et bien ouvertement bien avant Fidel, plus fin stratege politique).
Enfin, avant sa campagne bolivienne, Che Guevara allait visiter Péron, alors en exil en Espagne, et allait lui dire que s'il réussissait la révolution bolivienne, il allait ensuite s'attaquer a son pays natal, alors en prise avec un gouvernement militaire non-démocratiqument élu, et ramener Péron au pays.
Ernesto avait fait un long chemin depuis Rosario et son pere anti-Péron.
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En faisant le chemin de Buenos Aires a Cordoba en passant par Rosario, j'ai compris son évolution idéologique, puisqu'encore aujourd'hui, l'Argentine est un vibrant témoignage de la réussite des politiques sociales et de bons programmes sociaux d'un pays. C'est d'autant plus admirable qu'ils l'ont fait en luttant pour conserver une démocratie, ce que meme Fidel n'a pas apporté a Cuba.
En terminant ce trop cours billet, entendons-nous bien, l'Argentine n'a ni un systeme économique et politique ni une situation parfaite, mais en autant que l'Amérique latine soit concernée, ils sont socialement des décennies en avant des pays andiniens. Et je ne vois que les politiques impérialistes a pointer du doigt comme principaus responsables, puisque les pays comme l'Equateur et la Bolivie et le Pérou ont beaucoup de ressources naturelles, mais ces dernieres ont toujours été exploitées au profits d'enreprises américaines ou au profit personnel de dirigeants corrompus, supportés par les entreprises (et le gouvernement) des États-Unis.

Pas étonnant que le patriotisme continental bien bolivarien du Che se soit focussé contre l'impérialisme américain, donc. Et son origine argentine y est pour beaucoup dans son constat et son évolution. (Paradoxalement (ou non?), c'est aussi grace a l'évolution de l'Argentine de Péron et a la possibilité d'étudier et de lire que le jeune Ernesto allait pouvoir s'instruire et comprendre tout ca lors de ses voyages).

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