vendredi 13 mars 2009

Ces choses qui sont restées en Asie

... ou de l'incompétence des buandiers asiatiques.
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Avouez que c'est un comble. Alors que les Chinois de tous les Chinatown du monde hors de Chine regorge de buandiers au point où la buanderie chinoise est devenue un cliché, je me retrouve à parler de l'incompétence des asiatiques de la péninsule indochinoise en matière de lessive!
C'est que ce récent voyage s'est avéré unique de ce point de vue: jamais de ma vie de voyageur je n'ai laissé autant de choses derrière moi, autant de vêtement apportés et jetés en cours de route. J'ai pourtant vécu en Équateur, traversé l'Amérique Centrale et l'Amérique du sud, dans la poussière, les mauvaises routes, les bus finis, j'ai marché dasn des rivières, des déserts de sel et de sable, fait du surf dans le sable, campé dans des refuges en altitude... j'ai fait lavé mon linge de toutes sortes de manières... mais jamais il n'avait été totalement détruit comme ce fut le cas en Asie.
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Au Vietnam et en Thailande, particulièrement, c'est pathétique. Au Vietnam, on ne retrouve aucune machine digne de ce nom. La lessive se fait donc à la main. Au mieux, dans des grands bacs, au pire sur des planches de ciment ondulées. Or les vêtements de conception nord-américaine ne sont plus fait pour résister à ce genre de frottage intensif sur du ciment. T-shirt devenu totalement informe et fade, chandail polo revenu de la lessive avec des dizaines de petits trous, chandail revenant plus taché qu'il n'a été soumis au lavage, les possibilités semblent infinies pour détruire vos vêtements. Une seule exception au Vietnam: à Hanoi, j'ai déniché une petite buanderie où j'ai pu faire mon lavage-séchage à la machine moi-même. Impeccable.
En Thailande, en insistant (et en demandant de voir la preuve de vos yeux), il arrive que vous puissiez avoir une vraie machine à laver. Évidemment, il arrive aussi que malgré la présence d'une machine, une fois votre linge laissé sur place, on procède au lavage à la main, par souci d'un meilleur profit (puisque l'on vous charge le même prix).
Comme on fait le séchage sur des cordes de fortunes, il arrive souvent que des petits animaux se mettent de la partie, sans compter le guano des oiseaux qui passent par là et font une pause en se perchant sur vos vêtements qui sèchent! Et faire sécher des vêtement dans la pollution environnante, les feux de feuilles mortes à proximité ou autre hasards environnementaux n'est rien pour améliorer les chances de survie de votre linge. (Il arrive que la buanderie charge un prix distinct pour le séchage et pour le lavage, mais elle le fait sécher en le suspendant dehors anyway!)
Et il se développe inévitablement une petite culture du mensonge; on vous promet la lessive automatique mais on la fait manuellement (ça parait toujours), mais que voulez-vous faire une fois le dommage - souvent irréparable - accompli?
Après un temps, je me suis mis à tout laver moi-même, dans des éviers d'auberge, avec du savon doux. Au moins, je contrôlais le processus et évitait que de l'encre indélébile ne viennent gâcher deux de mes chandails (c'est arrivé à quelques reprises avec les buanderies locales). Je n'ai donc que peu de commentaires sur les buanderies de la Malaysie et de Singapour, n'ayant pas utilisé leurs services (une exception, à Kuala Lumpur, où on m'a accidentellement "teint" deux chandails pour l'éternité).
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Et comme il arrive des imprévus en voyage, j'ai aussi eu à abandonner d'autres accessoires en cours de route. En ce qui concerne les chaussures, c'est aussi la première fois que j'en laisse derrière moi (à part une paire de sandales, en bout de course, après trois mois en Équateur en 2004).
Pour fins d'archives, voici donc la liste de ce qui est resté là-bas.
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1 T-shirt "California" bleu - informe, déchiré et délavé
1 Paire de sandales de marches Merrell - semelles percées, courroie détruites par l'usure
1 Paire de babouche Old Navy - semelles applaties et percées par l'usure
1 T-shirt "Cuban Soul" vert - déformé et délavé
1 Montre-bracelet-alarme sport - a pris l'eau, le bracelet s'est déchiré et elle avait deux boutons détruits par des collisions en début de voyage
1 Appareil photo numérique Canon Powershot - est mort dans prévenir, aucun moyen de ranimer
1 Chandail manche longue "Boxing Club" - taché par une lessive, déformé par une autre
1 Chandail Polo Old Navy jaune - revenu de la lessive pleins de trous et taché
1 Paire de sandales Diesel - totalement usées à la corde, même si achetées à la mi-janvier sur place
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Et j'ai rapporté trois items achetés sur place, mais endommagés par la suite:
1 T-shirt "Tintin In Vietnam" - déformé, taché et cerné après une lessive
1 Chandail "éléphant Thailande" - taché d'encre indélébile après une lessive
1 T-shirt "Heineken" vintage - taché d'encre indélébile après une lessive
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Et je termine par une anecdote sympathique et positive: L'appareil-photo numérique défectueux... je le conservais, au cas où à mon retour, je pourrais le faire réparer. Mais avec peu d'espoir, tout de même. Ce genre d'appareil électronique est souvent irréparable lorsque défectueux, et au prix courant de ce genre d'appareil (on parle d'environ 150$), il est souvent plus coûteux de tenter de le faire réparer que d'en acheter un autre. Et comme j'avais déjà dû acheter un nouvel appareil sur place pour pouvoir continuer à prendre des photos en voyage, j'ai fini par faire de la place dans mes bagages et disposer de l'appareil.
J'étais à Bangkok, au White Lodge, près de Siam Square. Un soir, j'ai jeté l'appareil dans la poubelle, avec les déchets du jour. Or le lendemain dans la journée, en revenant à ma chambre à l'auberge, j'ai trouvé la chambre impeccable, le ménage fait, des serviettes propres... et mon appareil défectueux sur la table de nuit! La personne ayant procédé au nettoyage de la chambre l'avait vu dans la poubelle et l'avait remis sur la table, au cas où il s'était retrouvé là par accident.
En plus d'un beau geste - avouez - ça me rassurait également sur l'honnêté de cette personne, puisqu'il aurait été si facile de le voler, simplement, si on le croyait encore bon.
Voilà. Alors après l'incompétence des buandiers locaux, au moins, je peux saluer l'honnêté des aubergistes! :-)
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