samedi 19 décembre 2009

Un bloqueo ou une bonne vieille tradition latino!

Les lecteurs qui avaient suivis mes aventures en Amérique du Sud en 2007 se souviendront peut-être que j'avais tenté à 2 reprises de traverser le secteur d'Arequipa-Cusco-Puno qui faisait l'objet de sérieux blocus routiers à l'époque. J'avais finalement opté pour un mode aérien (sous surveillance militaire puisque les manifestants avaient "pris" l'aéroport de Juliaca quelques jours auparavant).
Bref, le bloqueo est une tradition latino qui semble m'aller comme un gant... puisque la journée même où je décide de me rendre de Antigua à Quetzaltenango, dans l'ouest du pays, mon bus tombe, près de Los Encuentros, sur un blocus routier!
J'allais lire dans les journaux du lendemain que de tels blocus ont été installés dans une douzaine de lieux stratégiques au pays et que trois de ces lieux étaient situés sur la route Ciudad Guatemala - Quetzaltenango! J'ai donc, dans un sens, été chanceux d'être retardé par un seul blocus routier.
Autre élément qui a joué en ma faveur, le téméraire conducteur de mon bus, qui, se retrouvant avec une file de véhicule à perte de vue devant lui sur l'autoroute, a traversé le terre-plein central et s'est mis à rouler à contre-sens sur les voies de l'autre côté! On n'y rencontrait plus personne depuis un bout de temps déjà.
Ainsi, 4 kilomètres plus loin, en arrivant au blocus proprement dit, notre conducteur a retraversé le terre-plein pour s'insérer tant bien que mal dans le noeud du trafic dense qui s'était immobilisé à cet important croisement de la route Inter-Américana et de la route qui mène vers le Lago de Atitlan. Nous sommes arrivés - chance ultime - une heure avant la fin des manifestations et l'ouverture de la route. Nous avons donc pu poursuivre éventuellement notre route, une fois que les policiers sur place l'ait dégagé des pierres bloquant le passage...
J'allais lire également que les bloqueos étaient le fait du syndicat des enseignants, faisant ainsi pression sur le gouvernement pour l'adoption rapide d'une nouvelle loi accordant plus de budget à l'éducation au pays et réformant une partie du financement de celle-ci en faveur d'un système d'éducation moins cher pour les familles et individus. Les manifestants avaient l'appui de l'association des municipalités dans leurs démarches.

Dans les journaux, on dénonçait généralement l'attitude des enseignants, montrant les effets négatifs de leurs actions sur l'économie (discours de droite habituel ici) et sur l'industrie du tourisme. On notait les centaines de véhicules et de navettes touristiques qui n'avaient pas pu atteindre leur destination, comme ces 29 autobus qui n'avaient pas amenés les touristes à Tikal, par exemple.
Reste que ça m'a rappelé de beaux souvenirs de l'Amérique du sud, et que ma foi, si Antigua est un peu une enclave charmante et qui fait voyager dans le temps, les bloqueos et les routes du Guatemala nous ramenent avec efficacité dans la réalité contemporaine et la culture socio-politique populaire des pays latinos. Viva la huelga!
Et on dit partout que ce n'est pas terminé, que ces groupes (et d'autres) continueront leurs moyens de pression.
À suivre?
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1 commentaire:

  1. Anonyme8:28 AM

    En tout cas, il ne faisait pas -60c et ce n'était pas à 4-6h du matin....hihihi!
    Que de bon souvenir....hahaha!
    Soph et Mart

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