lundi 13 décembre 2010

L'état de mon monde en 2010 ou ma rétrospective personnelle (1)

Le titre de ce billet, qui s'inspire de l'annuel L'état du monde, souligne l'orientation à la fois personnelle et politique de cette mini rétrospective des faits qui ont retenus mon attention cette année. C'est à la fois l'état de mon monde et un survol de comment j'ai vécu cette année 2010. J'illustre le texte avec des photos personnelles, prises en cours d'année. Pour des raisons de longueur, je scinde ce billet en deux parties, dont voici la première, couvrant les mois de janvier à juin.
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Mon année 2010 a été marquée par un peu plus de déplacements que celle de 2009. Je m'y attendais, remarquez, puisque j'avais plusieurs projets sur le feu dès le début de l'année... voyages, contrats à distance et activités par internet. Cette année a donc été marquée (encore) par le voyage; j'ai pris neufs vols, dont un seul vol intérieur, et j'ai mis les pieds dans 10 pays répartis sur 4 continents. Mais ce qui semble ressortir de manière différente cette année, c'est la prépondérance de la place occupée par la technologie (particulièrement les communications et internet) dans mon mode de vie en 2010.
Cette année a d'ailleurs débuté à l'étranger, au Guatemala, alors qu'en janvier, pendant que j'explorais l'actualité guatémaltèque et quelques sites mayas du Guatemala et du Honduras, un violent tremblement de terre dévastait Haïti et allait devenir un des évènements les plus importants de l'année, sinon le plus important. En effet, près d'un an plus tard, on parle à peine du début de la reconstruction et Haïti a eu à affronter deux autres crises majeures. Ailleurs dans mon monde, le Honduras allait glisser à droite pendant une période post-coup d'état sans trop de remous, après une élection plus ou moins controversée et à reconnue du bout des lèvres par la communauté internationale alors qu'en Amérique du sud, l'ex président péruvien Alberto Fujimori était condamné à 25 ans de prison. En mon absence, au Québec, on lançait l'idée d'une large enquête sur l'industrie de la construction, idée qui allait demeurer présente dans l'actualité de la province tout au long de l'année. La seconde prorogation du parlement canadien en deux ans aurait dû faire de janvier une période calme côté politique fédérale; mais on apprenait que le gouvernement Harper s'était ingéré dans des organismes indépendants alors que Droits et démocratie prenait un étonnant virage. Accessoirement, le gouvernement conservateur nommait 5 nouveaux sénateurs, montant à 32 les nominations partisanes au sénat en moins de deux ans et filant vers une majorité à la chambre haute. Cette nouvelle allait s'avérer fort importante plus tard dans l'année pour permettre au gouvernement minoritaire de contrôler un peu plus le processus législatif canadien. Dans mon petit univers, j'allais assister à une soirée sushi à distance, et participer activement au Carnaval Boréal en ligne, dans le confort de mon auberge de Xela.
Alors que le choc initial du séisme d'Haïti n'était pas encore absorbé, la terre tremblait de nouveau en février, cette fois au Chili. On ne se doutait pas encore à ce moment, que le Chili ferait également les manchettes mondiales pour une autre histoire, à la fin plus heureuse, quelques mois plus tard, alors que marqué par un destin plus tragique, Haïti allait subir d'autres drames. Achevant mon séjour au Guatemala, je m'attardais à la situation du conflit opposant les habitants aux compagnies minières canadiennes, un dossier que je continuerais de suivre en cours d'année. Avant mon retour au pays, un court séjour au Chiapas me faisait découvrir quelques sites particulièrement intéressants et confirmer ma passion pour l'archéologie, les civilisations pré-colombiennes et l'Amérique latine en général.
Au pays, les jeux olympiques de Vancouver retenaient l'attention, et après un départ un peu hésitant, causé par la mort d'un compétiteur aux essais et par la controverse sur la langue, l'ensemble allait être plutôt satisfaisant pour les canadiens et les québécois, ceux-ci y faisant bonne figure. Le Québec, où le mot scandale allait devenir le mot d'ordre de l'année, on commençait à réclamer une enquête sur le financement du PLQ, sans succès. À l'international, la nouvelle qui aurait un impact sur mon année était celle du coup d'état au Niger. En effet, mon amie Suze, qui devait y passer son été dans le cadre d'un projet de coopération internationale voyait celui-ci relocalisé au Burkina Faso.
Pour ma part, le mois de mars a été plus relax; plus ludique, je dirais. A mon retour, j'ai d'abord procédé à un intense rattrapage cinématographique en vu de la cérémonie des Oscars. J'ai ainsi pu prédire que contrairement à plusieurs, je ne croyais pas aux chances d'Avatar - pourtant devenu le film le plus populaire de tous les temps en Amérique. Dans la foulée, j'allais voir un des meilleurs films sortis en 2010; Shutter Island de Martin Scorcese. Vous noterez que je passe sous silence les actualités évidentes qui ont autrement dominé les Unes des divers médias; c'est que je me suis peu intéressé à l'évolution des conflits en Afghanistan, au dossier des abus sexuels et scandales de cover-up du Vatican ou encore à l'obstination d'Israël de poursuivre ses projets de colonisation malgré ses engagements. Évidemment, l'attaque du convoi humanitaire vers Gaza m'a interpellé, mais je ne peux ni affirmer être surpris par ce genre de chose, désormais, ni croire à la bonne volonté du gouvernement israélien dans ses annonces publiques. Je passerai donc sur ces sujets, qui ont couvert l'ensemble de l'année et qui sont loin d'être réglés.
Signe que l'on ne vit plus dans le même monde qu'il y a 20 ou 30 ans, on ne semble pas avoir fait grand cas de l'exposition universelle de Shanghai, malgré son succès et les quelques reportages que j'ai pu en lire. Pour ma part, ce genre d'évènement semble relever d'un monde pré-mondialisation, où il était pertinent et excitant de pourvoir s'informer sur les autres cultures et autres pays du globe dans le cadre d'une exposition universelle. Comme on est en mesure de le faire de diverses manière aujourd'hui sans avoir besoin d'une exposition - et c'est une activité que je pratique comme mode de vie depuis plusieurs années - je ne voyais guère l'utilité de l'exposition à son ouverture en avril.
Avril allait toutefois être le théâtre de l'avènement de deux feux d'artifices marquants pour l'année 2010; le premier, d'origine naturelle, a été l'éruption du volcan Eyjafjallajokull en Islande, éruption qui allait causer bien des troubles et du chaos en Europe et entre le vieux continent et l'Amérique. Le second, d'origine humaine, allait être bien plus grave pour la planète. Je parle bien sûr de l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon et son naufrage dans les profondeurs du golfe du Mexique. Une catastrophe qui aurait pu être évitée, et qui démontre bien les limites de la déréglementation à outrance, et du laxisme qu'engendrent souvent les politiques néolibérales si chères à la droite. Ceci n'allait pas empêcher la droite québécoise de connaître un regain de vie en cours d'année. C'est aussi en avril que le gouvernement du Québec annonçait la création de la commission Bastarache; certainement le pétard le plus mouillé et le plus ennuyant de l'année en terme d'actualité politique.
Le mois de mai a été relativement tranquille pour moi; étant d'abord marqué par une petite vacance sous la forme d'un road trip en Nouvelle-Angleterre avant que je ne me tourne une fois de plus vers mon exploration de l'univers de la coopération internationale. Comme je commençais à préparer mon séjour estival qui se déroulerait en Europe, j'ai aussi été particulièrement attentif aux effets à retardement que la crise économique mondiale avait sur le vieux continent et les diverses crises des finances publiques touchant certains des pays de la zone euro. Le Québec me semblait quand à lui s'enliser dans une suite inépuisable de scandales; on parlait maintenant de permis de port d'armes accordés suite à une visite particulière au ministre de la justice.
Juin allait être un mois autrement plus fébrile et occupé. Après le départ de Suze et ses collègues coopérants pour Ouagadougou au Burkina Faso - pour un séjour que j'allais suivre avec beaucoup d'attention - je m'embarquais moi-même pour aller m'installer à Séville, où ma première surprise serait de tomber sur les activités promotionnelles du film Knight and Day et d'y voir Cameron Diaz et Tom Cruise. À part mes explorations urbaines en Andalousie, mon mois de juin allait être caractérisé par l'observation à distance du cafouillage des policiers ontariens autour des sommets du G8 et du G20, tenus au Canada dans ce qui semblait être la plus grande indifférence - de mon point de vue d'européen en résidence.
Enfin, la demie-année était marquée d'une expérience culturelle intéressante: assister au championnat mondial de football de la FIFA en direct d'un des pays participants, pays qui allait même me faire l'honneur de remporter le tournoi en grande finale.
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Je vous invite à lire la suite, couvrant juillet à décembre, dans la seconde partie de ce billet, dont la publication ne saurait tarder.
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[Photos: 1. Miami - Une aile d'avion et une ville survolée représentent bien une partie de mon année. 2. Antigua - Travail à distance sur un portable assis sur un lit dans une chambre d'auberge. 3. Xela - Écrire sur une terrasse, ou encore participer à Carnaval Boréal. 4. Roberval - Hommage à une olympienne à la Mairie de glace. 5. NYC - Drapeau et gratte-ciel. 6. Ouagadougou - Suze, karité et coopération*. 7. Séville - Cameron, Tom et soleil.]
* Merci à Suzie Nadeau pour la photo.
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1 commentaire:

  1. Disons que tu as fait plus de chemin que moi. Mais ça eu l'air très intéressant. En tout cas c'est le fun à lire Gi

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