dimanche 16 octobre 2011

The Tree of Life

Si vous lisez mes critiques de films sur ce blogue - ou que vous les lisiez à l'époque où je participais régulièrement à la rubrique Sci-néma de Solaris - vous avez peut-être compris l'importance que j'accorde au scénario dans un film. Ainsi, rien d'étonnant à ce que je vous avoue ne pas être un grand fan de cinéma expérimental, ou encore de cinéma abstrait.
Mais, comme dans toutes choses, il y a des exceptions. The Tree of Life, plus récent film de Terrence Mallick, en est une. La preuve, c'est qu'il est impossible de simplement résumer ce film en vous disant quelle histoire il raconte. Oh, la pochette du DVD parle bien de l'histoire des souvenirs d'enfance de Jack O'Brien, élevé dans les années 50, mais il est évident qu'il s'agit d'un résumé réducteur qui a été imprimé là pour éviter de faire fuir les cinéphile moins habitués au cinéma différent. Je parlais de cinéma répertoire ou plus audacieux l'autre jour, eh bien The Tree of Life est ce que j'ai vu de plus audacieux depuis des années au cinéma, sans que le film ne devienne incompréhensible, désagréable ou ennuyant.
Impossible à résumer, certes, mais on peut toujours dire que tout le film repose sur une impression, et sur le questionnement relié à cette impression. On parle ici de l'enfance, mais pas nécessairement de l'enfance de Jack, bien que l'on soit témoin de l'impression qu'il a conservé de cette enfance. C'est cette impression qui domine le film - il n'y a rien d'expliqué, et on ne sait jamais si ses souvenirs représentent la réalité ou découlent de ses sentiments relatifs à cette enfance. Les questionnements qui découlent de ses souvenirs d'enfance sont nombreux, et souvent mystiques. The Tree of Life pose de nombreuses questions existentielles - et ne semble répondre aucune en particulier, même si on lance des pistes sur l'amour et le pardon - mais n'en est pas pour autant un film prêchi-prêcha. Enfin, la finale, une séquence sans dialogue de vingt minutes, laisse le spectateur en réflexion.
Côté réalisation, c'est incroyablement beau comme cinématographie. Des images du cosmos aux édifices modernes de la ville où travaille Jack, en passant par la cour de la famille de Jack dans les années 50, omniprésente, rien n'est glauque dans ce film. Et c'est également très audacieux, autant dans son ambition cinématographique que dans son montage. Qu'il s'agisse de séquences de dizaine de minutes sans dialogues, ou même sans personnages, ou qu'il s'agisse de recréer l'univers à partir du Big Bang, on ne peut pas dire que le film manque de grandeur. La séquence cosmique, qui doit bien faire vingt minutes à elle seule, est la plus belle et audacieuse séquence de science (fiction) que le cinéma ait produit depuis les saisissantes images de 2001: Odyssée de l'espace.
Vous aurez compris que je recommande ce film, qui passera à l'histoire comme un grand film. Par contre, assumez vos préférences et vos goûts, ce film n'est pas pour tous, soyez simplement prêts à vous laisser aller pendant la projection plutôt que de tenter de comprendre intellectuellement ce que vous verrez. L'expérience vaut le détour.
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