jeudi 6 octobre 2011

Un brin d'histoire de Montréal, en trois expositions

Quelques artéfacts - La statue de Nelson est l'originale,
une reproduction trônant désormais sur la colonne de
la Place Jacques-Cartier.
Vous aurez peut-être entendu parler de l'exposition sur les quartiers disparus de Montréal, présentée depuis le 28 mai dernier au Centre d'histoire de Montréal. Sinon, il n'est pas trop tard pour aller la visiter, puisque l'exposition y sera encore jusqu'en mars 2012.
Le centre d'histoire de Montréal est ce musée d'histoire qui se trouve dans l'ancienne caserne de pompier de la place d'Youville dont j'ai fait mention dans mon billet sur le site archéologique adjacent.
Le centre offre aussi d'autres expositions, dont son exposition permanente sur l'histoire de Montréal: Montréal en cinq temps. Le billet d'entrée (de seulement 6$) vous donne accès à toutes les expositions présentées.
--
Dessin de Montréal en 1830. L'artiste triche, en montrant
Notre-Dame avec ses tours, alors qu'elles n'ont été
érigées que des années après son inauguration en 1829. 
Montréal en cinq temps vous plonge dans cinq périodes (assez larges) de l'histoire de la ville, afin de vous en faire traverser l'évolution depuis sa fondation. Contrairement à une exposition muséale, il y a très peu d'artéfacts, l'ensemble étant axé autour de textes, documents vidéos et de photos d'archives. Ça demande donc un minimum d'investissement de la part du visiteur, qui ratera l'essentiel de ce qui est présenté s'il ne lit pas ou peu les documents et textes présentés.
L'exposition offre donc cinq étapes présentées de manière similaire, dont les éléments les plus intéressants pour ce visiteur-ci se sont avérées les photos d'archives, trop peu nombreuses à mon goût.
Murale de Charles Vinh, qui illustre l'incendie
du Parlement du Canada Uni qui explique
que le site actuel soit constitué que de ruines.
Les scènes majeures de chaque étape sont illustrées par des dessins originaux (à travers desquels j'ai reconnu le style de Charles Vinh, qui a réalisé quelques couvertures de livres de certains de mes amis écrivains, sur au moins un dessin).
L'ensemble de l'exposition est agréable, même si le visiteur étant le moindrement au courant des grandes lignes de l'histoire de Montréal connaît déjà les trois quarts de ce qui y est mentionné. Il faut dire que même le visiteur québécois qui n'habite pas Montréal reconnaîtra une bonne partie de cette histoire, qui croise souvent les grands moments de l'histoire du Québec (de la Conquête à l'Expo 67).

Place d'Youville, après que le site du Parlement ait été
converti en stationnement... jusqu'en 2011. On reconnaît
la caserne, au fond, qui deviendra le centre d'histoire.
--
Au second étage du centre, on propose l'exposition sur Les quartiers disparus de Montréal. Une fois encore, il s'agit d'une présentation informative plus que d'une expo d'artéfacts originaux. En fait, il y a très peu d'objets, mais les photos présentées sont particulièrement intéressantes, surtout qu'elles font référence à des lieux qui n'existent plus à Montréal.
Entre 1950 et 1970, Montréal a complètement rasé trois quartiers, dont le plus important en terme de superficie était le célèbre Faubourg à m'lasse. L'expo se penche sur les trois quartiers disparus, le Red Light et Goose Village étant les deux autres. J'avoue que je n'avais jamais entendu parler de Goose Village avant (certains l'appelaient Victoriatown vu son emplacement à la sortie du pont Victoria).
Des montages photos dans des décors d'époque (reconstitués) encadrent des présentations vidéo d'entrevues avec des anciens résidents de ces quartiers et de leurs souvenirs de la vie là-bas et du bouleversement qu'a été l'expropriation et la destruction du quartier. Si l'ensemble est plutôt intéressant, ce sont les photos d'archives - une fois de plus - qui ont attirées mon attention. Particulièrement le fait que ces photos existent en fait aux archives de la ville de Montréal parce que la municipalité avait documenté les quartiers avant de procéder à son plan de modernisation. Aspect étrange: Il y a presque toujours un représentant de la ville avec une pancarte numérotée sur les photos - le même représentant la plupart du temps.
Cette cour arrière du faubourg à m'lasse de 1963 n'est
pas sans me rappeler certaines villes d'Amérique
Latine explorées entre 2004 et 2008.
Pour ceux qui se demandent ce qu'il y a aujourd'hui à l'emplacement de ces quartiers, vous reconnaîtrez la tour de Radio-Canada et son immense stationnement dans l'ancien faubourg à m'lasse, les habitations Jeanne Mance dans l'ancien Red Light... et un grand stationnement dans ce qui était Goose Village (il y a eu l'auto-stade à cet endroit lors d'Expo 67).
--
En prime: Montréal moderne
Le troisième étage de l'ancienne caserne vous propose une troisième exposition historique sur Montréal, consacrée celle-là à l'architecture moderne de Montréal.
Si, contrairement à moi, c'est votre tasse de thé, vous allez beaucoup aimer. Car même si, personnellement, je ne suis pas très sensible au béton, aux murs-rideaux et aux lignes droites d'édifices comme celui de la Banque Nationale à la Place d'Armes, ou encore le Marriott de la Place du Canada, l'exposition est intéressante et met en contexte la réalisation des édifices les plus marquants de l'architecture moderne à Montréal. On pense bien sûr au Parc Olympique et la Place Ville-Marie, mais il y a plus que ça. Les photos proviennent d'un concours organisé par le centre d'histoire, et on y parle également de préservation du patrimoine architectural, même en modernisme.
--
Au prix chargé pour l'ensemble de la visite, j'avoue que le centre vous en donne pour votre argent. D'ailleurs, je me promet bien de surveiller les expositions des prochaines saisons de la caserne.

2 commentaires:

  1. Anonyme6:25 PM

    j'ai demeuré au 1079 de la Cartier, entre Lagauchetière et René-Lévesque (Dorchester) tout près de la Dominion Rubber sur Notre-Dame, dans les années 1950 jusqu'à l970, j'ai adoré les arrières de cour, les ruelles, les odeurs, la rue Papineau tout près, Radio-Canada, vous savez dans les cartiers, ont se remémore les bons temps, la chaleur des gens, d'avoir grandi dans la pauvreté, dont on ne se rendait même pas compte, c'est çà un chez nous, les amis(e), l'amitié, l'entraide, je suis privilégiée et fière d'y avoir vécu une partie de ma vie. J'ai aujourd'hui 63 ans et je m'accroche encore à ces souvenirs...merci de me lire

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci de ce commentaire (et désolé de mon délai de réponse, j'étais à l'étranger). Fort intéressant, et je suis d'accord que c'est bien là la définition d'un chez soi.

      Supprimer

L'Esprit Vagabond vous remercie de vous identifier (ou signer votre commentaire). Assumez vos opinions!
L'Esprit Vagabond est un blogue privé et ne publie pas de commentaires anonymes.