mardi 30 octobre 2012

Une image: Sécurité, économie, environnement, anarchie

Trois images notées cette semaine m'ont parues réfléchir certaines thématiques récentes de mon actualité.
Un. Après le printemps qu'on a connu, malgré les interventions répétées et récentes de 728, et malgré l'élection que l'on a connue, on dirait que les nouvelles récentes montrent que la police ne sera jamais forcée de s'expliquer envers la population civile au Québec. Ceci demeure donc à la "mode" et le sera encore. À petit peuple, petit politiciens et grosses polices.


Deux. Les nouvelles politico-économiques sont toujours aussi réjouissantes dans le monde - peu mentionnent que cette crise économique, la pire de l'histoire, n'aura peut-être pas de sortie, puisqu'il y a de moins en moins  - voir plus du tout - de ressources/pays à aller piller/conquérir le marché. Cette image illustre bien cet aspect de l'économie de marché: notre petite commission l'illustre aussi, remarquez, en soulignant les biais qui s'y inscrivent inévitablement quand l'État ne joue pas son rôle (ou ferme les yeux pour ne pas être au courant).


Trois. Mon automne anglais est définitivement plus calme que mon printemps québécois. Au Royaume-Uni, un vent d'anarchie peut-il soulever les foules? La réponse:

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samedi 27 octobre 2012

La petite histoire de Scarborough Castle

Au 4e siècle après J.C., les romains, régnant alors sur un vaste empire, établirent une station sur un haut promontoire rocheux du nord de la Grande Bretagne.


Quelques 1600 ans plus tard, je prenais la photo ci-haut des vestiges de cette station qui devait prévenir les forces romaines en cas d'arrivée d'un navire hostile sur la mer du nord. Si je me retrouve à cet endroit, c'est bien entendu pour y voir les ruines romaines. Car bien qu'elles soient réduites aux fondations de la station d'observation, des ruines romaines sont toujours un prétexte suffisant pour me rendre dans un lieu historique. Mais dans ce cas précis, il y avait aussi autre chose à découvrir sur le site.


C'est que 700 ans après les romains, un baron local a érigé un château sur le même promontoire. Il ne savait pas, à ce moment-là, qu'il installait son château juste à côté de la station romaine, puisque les vestiges des fondations étaient ensevelis depuis longtemps - de même que ceux d'une chapelle érigée là par les Anglo-Saxons cent ans avant que le baron ne s'y établisse.


William Le Gros, c'était son nom, au baron, dont l'oncle était le légendaire William le Conquérant (connu sous le nom de Guillaume en français, pour une raison que je n'arriverai jamais à comprendre si son nom était William). Le Gros a donc érigé là son château. Ce n'est pas du tout ce que l'on voit sur la photo ci-haut, remarquez, puisque le château de Le Gros... ce n'est pas clair ce qu'il en est advenu.


Car Henry II a fait saisir l'endroit au nom de la couronne. Pendant le règne de son prédécesseur, plusieurs châteaux avaient été érigés sans la permission royale, dont celui du baron Le Gros. Il faut aussi dire que le château de William Le gros était principalement construit en bois. Ce n'est donc pas non plus ça que l'on voit sur les photos, mais plutôt une partie de ce que Henry II y a fait bâtir, en pierre.


Henry a beaucoup dépensé sur la construction de ce château, et d'un gigantesque poste de garde servant aussi de résidence fortifiée à l'intérieur même du château. Selon certaines sources, il aurait dépensé, entre les années 1157 et 1164, 532 livres sterling pour bâtir le château. 150 livres supplémentaires allaient y être investis avant sa mort. (Henry II serait certainement découragé de savoir qu'à Leeds en 2012, une telle somme lui assurerait le loyer d'un petit appartement pour un mois, et non la construction d'un château de pierre en entier, mais c'est une autre histoire; demandez à la jolie fille de la photo).


C'est après 1200 et l'arrivée sur le trône de John que le terrain a été réaménagé et qu'une résidence royale y prend place, accompagnée d'une salle de réception. Ces ajouts et les quelques réparations effectuées au château pendant son règne ne surprendront pas les lecteurs de ce blogue au courant de la réputation de John comme bâtisseur de château. Il aurait dépensé une véritable fortune avoisinant les 15 000 livres sur près de 100 châteaux pendant ses 17 ans sur le trône d'Angleterre.


Ce château aura donc vu passer beaucoup d'histoires, et beaucoup d'Histoire. Situé sur le promontoire et dominant ainsi le paysage, entouré au nord comme au sud par la Mer du Nord, il voit passer les siècles, les guerres et les rois. Richard III sera le dernier à y résider, en 1484 alors qu'il affrontait les Tudors.


Le château est ensuite pris d'assaut par la France, puis l'Écosse, et est aussi l'objet d'affrontements en guise de protestation après la dissolution des monastères par Henry VIII, puis pris par les opposants à Mary I (Bloody Mary) en 1557. Les responsables de cette prise y seront d'ailleurs exécutés pour haute trahison.


C'est en 1645, soit environ 500 ans après sa construction, que le poste de garde du château est irrémédiablement endommagé. C'est la guerre civile, entre les parlementaristes (têtes rondes) et les royalistes fidèles à Charles I. Les parlementaristes auraient tirés un boulet de 60 livres du plus gros canon du pays, installé pour l'occasion dans l'église St.Mary en contrebas du château, démolissant ainsi tout un pan du poste de garde.


367 ans plus tard, ce qui avait résisté 500 ans avant le boulet de canon est encore debout. Et ce sont les ruines de ce château, qui m'ont originalement attiré vers le site où se trouvent également les ruines de la station romaine du 4e siècle.


Pendant ces 367 ans, le château a continué de voir de l'action. Utilisé comme prison dans les années 1660, il a ensuite été conquis par William d'Orange (Guillaume pour les français, il faudra qu'on m'explique ceci à un moment donné). Puis ses fortifications sont rénovées lors de la révolution des Jacobins en 1745; on ne s'ennuie semble-t-il jamais sur ce promontoire.


Craignant une invasion pendant les guerres Napoléoniques, on y a réinstallé une garnison armée, qui y est resté jusqu'au milieu du 19e siècle, alors qu'a débuté sa vocation d'attraction touristique.


On a alors excavé les fondations de son hall médiéval... mais rapidement, le château allait être endommagé de nouveau, cette fois-ci par les bombardements allemands en 1914 en provenance de deux navires de guerre.


Ayant survécu à bien d'autres guerres auparavant, le château a survécu à celle-ci également, servant même de prétexte à la propagande britannique contre l'empire germanique après son bombardement. On ouvre à nouveau le château, maintenant en ruine, aux visiteurs et dans les années 1920, on y découvre et excave les ruines de la chapelle Anglo-Saxonne et de la station romaine.


Appartenant toujours à la couronne d'Angleterre, le château est aujourd'hui un agréable endroit à visiter, le large promontoire sur lequel il domine le paysage étant encore vierge de toute autre construction. On peut y marcher le long de la falaise rocheuse faisant face aux deux baies (nord et sud) de la mer du Nord encerclant Scarborough en contrebas, y admirer les ruines romaines, la chapelle Anglo-Saxonne et les vestiges du château érigé originalement au 12e siècle.


C'était l'Esprit Vagabond, au Château de Scarborough, en octobre 2012, pendant ce qui doit être une des périodes les plus calmes de sa longue et tumultueuse histoire.
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jeudi 25 octobre 2012

Blands Cliff

En 2001, un projet de rajeunissement de la rue Blands Cliff à Scarborough a réuni 23 artistes professionnels locaux dans la réalisation d'une murale sur cette petite rue en pente abrupte, pavée de pierre, valsant en zigzag de Newborough dans la haute-ville à la baie sud dans la basse-ville. Deux autres groupes d'artistes ont décidé de les imiter et réaliser leur murale sur la même rue un an plus tard, et la tradition s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui par la suite.
C'est pourquoi quand on descend (ou remonte!) Blands Cliff, on peut admirer ce qui suit.


Vue de la rue à partir de la haute-ville.


The Beatles.


Et on zigue...


Puis on zague...


Vue de la rue à partir de la basse-ville.


Une des grandes murales de Blands Cliff.


C'est celle-ci qui aurait tout démarré, sous l'initiative de l'artiste Shirley Sheppard.
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mardi 23 octobre 2012

Scarborough

Comme vous avez pu le constater avec mon dernier billet, je me suis rendu dans la petite ville balnéaire de Scarborough, en bordure de la Mer du nord.
Cette visite, en grande partie improvisée le jour-même, s'est avérée une fort agréable surprise. Pour diverses raisons, je ne m'attendais pas à un aussi bel endroit. J'avais lu qu'il y avait un vieux château en ruines - une raison suffisante pour aller visiter Scarborough en ce qui me concerne - mais aussi que c'était une statinon balnéaire renommée. Or n'étant pas un grand fan des grands hôtels tout-inclus remplis de touristes sur la plage, je ne m'attendais pas à grand chose. La très très grande majorité des hôtels tout-inclus dans les stations balnéaires sont d'une banalité architecturale déprimante, de même que la plupart des petites villes où ils se trouvent. En plus, une plage dans la mer du nord, en octobre n'était pas non plus l'offre la plus alléchante.


Arrivé à Scarborough, j'ai d'abord traversé la petite ville, comportant son lot d'édifices victoriens et quelques maisons médiévales. Puis, ce fut l'arrivée sur la plage de la baie sud, et le choc. Plein d'activités, des gens qui baladent leur chien sur la plage, la vue sur le château en ruines tout en haut d'une colline, et un charmant vieux-port achalandé.


Comme je suis en Angleterre, il fallait bien que je mange un fish 'n chips à un moment donné. Scarborough, directement sur la mer, était l'endroit idéal pour mon premier essai.


Des dizaines de chiens s'amusaient sur la plage, un gigantesque terrain vague à marée basse, rendant l'endroit particulièrement animé. J'ai même vu, non loin du phare, deux jeunes filles se baignant dans la mer (fin octobre, mer du nord). J'ai moi-même touché à l'eau pour vérifier, et ma foi, ce n'était pas si froid que je l'aurais cru.


Scarborough a aussi ceci de fascinant: c'est exactement ce qu'une ville balnéaire doit être au Royaume-Uni. J'étais donc fort amusé d'y retrouver ces traditionnels ânes pour les balades sur la plage (photo), les arcades, les casinos et les manèges. Ah, il faut dire qu'il y a quelques semaines à peine, je n'avais aucune idée de la culture des plages britanniques, mais après avoir vu quelques épisodes d'une série télé intitulée "A Summer in Wales" ainsi que quelques épisodes de "Gavin and Stacey", j'étais à la fois content et étonné de voir à quel point ces deux émissions avaient réussi à me transmettre cette culture avec autant d'acuité.


Filets de pêches sur le bord des quais. Scarborough est évidemment connue également pour la qualité de ses poissons et fruits de mers, ce qui est loin d'être toujours le cas des stations balnéaires (il faut spécifier que Scarborough a été un port achalandé pendant des siècles avant de se découvrir une vocation balnéaire).


Je n'étais pas le seul touriste à m'intéresser aux produits de la mer locaux. :-)


Une large marina permet aux plaisanciers de profiter de la ville, du marché, de la plage et des produits frais.


Deux "belles" sont installées en ville. Il s'agit de sculptures de jeunes femmes; l'une au centre-ville, qui fait mine de mettre le bout de son pied dans la mer, et celle-ci, sur le bord de plonger, devant le phare.


Qui dit pêche dit généralement petits bateaux typiques; Scarborough ne fait pas exception à cette règle et offre donc une opportunité de photo additionnelle avec ses bateaux de pêches traditionnels et colorés.


Du château (sujet d'un billet subséquent), la vue sur le port et la baie du sud de Scarborough.


Une autre vue, mais cette fois captée de l'autre extrémité de la baie; on peut voir le Grand Hôtel à gauche, Suze sur le pont piétonnier, la baie dominée par le château tout en haut et le phare.au bout à droite.


Après avoir passé du temps en ville, et sur la baie, j'allais visiter la baie du nord, puis le château, que l'on voit ici dominant le paysage.


En fin de journée, avant de quitter cette charmante ville portuaire, j'ai pris quelques photos un peu avant le coucher du soleil; dont celle-ci, du phare, et d'un bateau de pêche qui approche avec une cargaison prometteuse, si on se fie aux oiseaux qui le suivent attentivement.
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lundi 22 octobre 2012

Anne Brontë

Après le dévoilement de la plaque commémorant la résidence de Tolkien à Leeds, me voici avec une autre référence littéraire.
Anne Brontë est peut-être la moins connue des trois célèbres poètes et romancières anglaises issues de cette famille du Yorkshire ayant marqué la littérature de la première moitié du 19e siècle.
Ayant vécu à Haworth une bonne partie de sa vie, Anne voit sa santé décliner en 1849 dans la foulée de l'épidémie de tuberculose qui frappe l'Angleterre. Elle décide de partir pour Scarborough, alors renommée pour son air marin et ses eaux.
Le 13 mai 1849, Anne quitte Haworth, en prenant un train pour Leeds, puis York, où elle visite le York Minster. Puis elle se rend à Scarborough, où elle est accueillie au Grand Hôtel, alors l'un des plus grand établissements en Europe.
A 14h le 18 mai, Anne Brontë s'éteint en laissant derrière elle quelques poèmes et deux romans. Elle a 29 ans.


Aujourd'hui, à Scarborough, en plus du Grand Hôtel, on peut encore voir certains éléments qui étaient déjà présents lors de l'arrivée de Anne Brontë, comme le Vieux-port ou encore l'église St.Mary, par exemple.


L'église St.Mary vue de la porte principale de la forteresse, forteresse qui était déjà en ruines lors de l'arrivée de Anne à Scarborough.


Anne Brontë est la seule membre de sa famille à ne pas être enterrée à Haworth. Elle a plutôt été ensevelie dans le cimetière de l'église St.Mary à Scarborough. On dit que sa soeur Charlotte voulait éviter le poids d'autres funérailles à son père, puisque sa soeur Émily était décédée quelques mois plus tôt.


La tombe de Anne est située dans la cour avant de l'Église, où se trouve un petit cimetière comme c'est la coutume en Angleterre.


La plaque originale, datée du 28 mai 1849 est encore lisible en partie. Une plaque commémorative, installée en 2011, reprend le texte original et corrige une erreur à propos de l'âge d'Anne à son décès (la plaque originale mentionne 28 ans, elle en avait 29).
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En tant qu'auteur, j'éprouve toujours un sentiment de tristesse teinté d'un grand respect quand je visite le tombeau d'un auteur remarquable. Et Anne Brontë mérite définitivement ce titre.

dimanche 21 octobre 2012

La vue du 20 octobre

Ce n'est pas le meilleur cliché panoramique en terme technique; je n'avais pas pensé à en faire un en fait, mais j'ai réussi à amalgamer 3 photos captées hier pour former cette vue du 20 octobre.


Ce que l'on voit sur cette photo composite, c'est la petite ville de Scarborough, Yorkshire. J'ai capté cette vue alors que j'avais les deux pieds... dans la Mer du Nord (heureusement, à marée basse).

Woodhouse

Vu sa proximité de l'Université de Leeds, il y a fort à parier que si je n'avais pas vécu à Hyde Park / Headingley, j'aurais probablement occupé un flat dans Woodhouse.


Woodhouse, comme Hyde Park, a été développé lors de la révolution industrielle pour installer les travailleurs des nouvelles usines de la ville. L'artère principale qui relie Woodhouse à Hyde Park, l'Université et Headingley porte justement le nom de Woodhouse Lane. Le grand parc urbain qui sépare les quartiers en question s'appelle Woodhouse Moor. Et comme Hyde Park, Woodhouse est situé au creux d'une petite vallée. Sur la photo ci-haut, on peut apercevoir les toits de Woodhouse.


Un zoom in et un regard vers l'est permet d'avoir une bonne idée de la situation du quartier, vu de Woodhouse Lane en face du Woodhouse Moor.


Woodhouse ne se distingue pas énormément de Hyde Park en terme d'architecture ou d'urbanisme, à part peut-être le fait que les résidences en rangées ont un peu moins de caractère, et que le quartier lui-même est un peu plus enclavé, à la fois par le peu de rues lui donnant accès, et par la vallée qui le contient, ainsi que par la forêt qui le borde du côté nord.


Quelques points de vue permettent de s'orienter par rapport à l'Université, mais à part ces rares points plus élevés, l'orientation est ardue dans ces rues en zigzag qui reviennent les unes vers les autres, au fond d'une vallée.


Sinon, les devantures des maisons sont intéressantes, comportant toutes des éléments décoratifs, portiques en arche et les typiques fenêtres en avancée que l'on retrouve partout au Yorkshire.


Certaines sont mieux préservées que d'autres, et les maisons de bouts de rues sont semi-détachées avec une large entrée et plusieurs fenêtres.


Un des rares accès à Woodhouse se trouve là, devant The Library, qui, contrairement à ce que son nom indique, n'est pas une bibliothèque, mais un pub populaire auprès des étudiants. (On imagine à voir l'architecture de l'édifice, qu'il doit s'agir d'une ancienne bibliothèque, quand même). Enfin, notez que l'horloge comporte un étrange IIII en guise de IV malgré le reste de l'affichage en chiffres romains.