lundi 24 décembre 2012

Noël anglais d'antan et d'aujourd'hui

Nous sommes tombés par hasard sur un joli livre regroupant les correspondances de Jane Austen avec sa soeur Cassandra. Pour les amateurs de l'auteur anglaise que nous sommes, c'est une intéressante trouvaille. Il y a exactement 214 ans, je note que dans sa lettre du 24 décembre 1798 (un lundi, comme ce 24 décembre), Jane parle d'un petit bal ne regroupant que 31 personnes, où elle a dansé toute la soirée sans arrêt. Si vous connaissez un peu l'oeuvre de Jane Austen, il est particulièrement amusant de lire que lors de ce bal, un gentleman présent, Mr. Calland, se tenait droit comme un I, chapeau en main, et refusait catégoriquement de danser. Elle ajoute qu'il a fait l'objet de taquinerie de la part des demoiselles dont Jane elle-même, et qu'il a fini par danser. Cette scène de la vie de l'auteure n'est pas sans rappeler la délicieuse scène de son roman Pride and Prejudice, où Mr. Darcy refuse de danser... (et en écrivant ceci, je revois d'ailleurs Colin Firth en Darcy, droit comme un I, chapeau en main, dans l'adaptation à l'écran réalisée en 1995)...
Quelque 125 ans plus tard, une autre auteure anglaise publiait un ouvrage qui fait écho au présent Noël que je passe en Angleterre. Il s'agit d'Agatha Christie, l'auteure d'histoires policières bien connue. C'est en 1923 que paraissait pour la première fois une nouvelle qui donnerait plus tard son nom à un recueil; The Adventures of the Christmas Pudding. C'était une aventure d'Hercule Poirot, et la première fois où j'entendrais parler d'un dessert de Noël appelé Christmas Pudding serait en découvrant cette nouvelle quelque part au début des années 1980 dans l'édition du Club des Masques. C'est donc avec plaisir que j'ai acheté un Christmas Pudding pour célébrer Noël cette année. Espérons que je n'aurai pas de note me prévenant de ne pas en manger!
Sinon, les anglais d'aujourd'hui célèbrent Noël de bien étrange manière. Premièrement, il y a la musique de  Noël qui commence à jouer dans les commerces dans la première semaine de novembre, accompagnée par les décorations et promotions des fêtes typiques des commerces qui presse chaque occasion comme un citron; les anglais ne font donc pas exception à ce niveau. Mais il y a aussi les German Christmas Market, ces marchés publics des fêtes inspirés d'une tradition allemande, qui s'installent dans des centaines de villes et villages partout au pays... L'étrangeté, c'est que ces marchés s'installent la seconde semaine de novembre... et plient bagages une semaine avant Noël! À Leeds, le marché de Noël avait disparu quand nous sommes revenus de Londres le 19 décembre dernier. Enfin, la musique de Noël a elle aussi quasiment disparu des hauts parleurs une semaine avant le 25 décembre... une bien étrange façon de se mettre dans l'ambiance.
Une dernière note sur Noël en Angleterre; je ne pourrais l'affirmer pour toutes les villes du pays, mais à Leeds, comme à Londres, les résidences ne décorent pas leur extérieur de trucs lumineux. Aucune résidence n'est illuminée pour les fêtes. Quelques rares maisons arborent une couronne en sapin avec quelque décoration de circonstance mais, sans lumière scintillante, elles disparaissent avec l'arrivée de la nuit. Et si les commerces et les cités suspendent décorations et lumières dans les vitrines et au-dessus des rues (la plupart dès la seconde semaine de novembre), certaines boutiques avaient déjà retiré leur vitrine de Noël le 20 décembre. Heureusement, quelques révolutionnaires ont encore la fibre des fêtes et arborent encore fièrement leur sapin de Noël, comme le montre la photo ci-contre - captée dans la maison natale de Guy Fawkes le 23 décembre :-).
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