mercredi 27 février 2013

Ici CCTV-UK

Dès le début de mon séjour au Royaume-Uni, j'ai noté quelque chose de différent dans mon environnement, et cet élément m'apparaissait alors plus intrusif qu'au Québec. N'ayant pas effectué de réelles observations chez nous sur le sujet avant de noter la chose au UK, je ne pouvais réellement savoir si mon impression était justifiée ou non.
C'est qu'au Royaume-Uni, j'étais surveillé constamment. C'est une manière de parler, évidemment, puisque personne ne me surveillait moi, spécifiquement, mais j'étais constamment surveillé dès que je mettais les pieds   en dehors de mon appartement.
Les caméras de CCTV (Closed Circuit Television) me paraissaient omniprésentes au UK. Au point d'alimenter ma réflexion et de me demander si je les remarquais simplement parce que j'étais à l'étranger, et plus attentif à ce qui m'entourait, ou s'il y en avait réellement beaucoup plus que chez nous. Je me suis aussi demandé si je ne les remarquais pas parce que leur présence était plus indiquée par des affiches. Après tout, me disais-je alors, peut-être qu'au Québec, il y en a des centaines de milliers, mais que l'on n'indique pas leur présence officiellement?
Bref, tout le long de mon séjour, j'ai remarqué, quasi quotidiennement, la présence de ces caméras de surveillance en circuit fermé. Gares, métro, autobus, trains, édifices publics, places et squares, boutiques, épiceries, pavillons d'université, centres commerciaux, cinémas, etc, les signes de CCTV sont partout.
A mon retour, je me suis attardé à noter si je voyais de tels signes de manière aussi évidente à Montréal. Je vois certes des caméras de surveillance un peu partout, mais même en portant attention à leur existence et leur présence, mon observation des dernières semaines me laisse croire que le phénomène est moins envahissant, moins intrusif ici qu'au Royaume-Uni.
Puis, par hasard, alors que mon amie Suze lisait des articles scientifiques pour un travail de recherche, elle m'a fait part d'une statistique citée dans un de ces articles:
« The UK has 4.2 million CCTV cameras, one for every 14 people and every day someone in Britain may be identified 300 times » (1).
Pour des fins de comparaison, la BBC rapportait également que pour les 7431 caméras répertoriées à Londres, on en retrouvait 326 à Paris, 82 à Sydney et 71 à San-Francisco. Dans le seul arrondissement de Wandsworth, à Londres, il y en a plus qu'à Dublin, San-Francisco, Johannesbourg et Boston réunis (2).
Ceci semble appuyer mon observation personnelle, et le fait que j'ai remarqué la chose dès le début de mon séjour. Pendant celui-ci, le dossier est d'ailleurs apparu dans divers médias.
Le journal The Independent rapportait ainsi en octobre que les nouvelles générations de caméras à haute définition pouvaient facilement être couplées à des logiciels de reconnaissance du visage. Au point où le commissaire en charge du dossier croyait que le déploiement massif de ces caméras à travers le pays sans aucune législation appropriée contrevenait déjà aux droits garantis par la constitution britannique et qu'il s'agissait d'un problème majeur auquel il faudrait faire face: « It is the Big Brother scenario playing out large. It's the ability to pick out your face in a crowd from a camera which is probably half a mile away » (3).
Cette citation d'un scénario à la Orwell est aussi fascinant à mettre en parallèle avec une autre statistique, qui montre bien comment une population peut être influencée ou manipulée par la peur. En effet, après les manifestations qui ont suivies la crise financière et économique, plus du tiers de la population britannique aurait été en faveur de l'utilisation de ces nombreuses caméras pour garantir le calme et la sécurité (4).
Pour donner un exemple du danger de cette pratique, le journal The Guardian rapportait en septembre dernier le cas des 207 écoles secondaires britanniques qui avaient installé et utilisaient 825 caméras de surveillance dans les toilettes et les salles et douches attenantes aux salles d'activités physiques (5).
Sur le plan politique, comme nous parlons ici d'un pays se situant généralement à droite (ou au centre-droite pendant certaines périodes), il n'existe actuellement aucune réglementation consacrée à l'usage des caméras de surveillance, seulement un commissaire chargé de surveiller ce genre de choses (qui n'a qu'un pouvoir de recommandation). Un comité a été mandaté pour explorer la question et doit remettre un rapport suggérant un code de conduite au Parlement en avril 2013.
Enfin, il est intéressant de noter que la citation ci-haut sur le nombre de caméras en activité au UK est tirée d'un article explorant les politiques de sécurité et de contrôle sociaux instaurées après les attaques du 11 septembre 2001 dans les pays européens. La politique de la peur, qui justifie de plus en plus la surveillance et l'accumulation de données sur des citoyens 'ordinaires', et qui réduit d'autant le droit à la vie privée, n'est pas une chose nouvelle, mais elle a définitivement pris un essor important dans certains pays, dont le Royaume-Uni.
Pour revenir à la scène locale, sans nécessairement parler de caméras de surveillance, nous avons aussi expérimenté cette politique d'exploitation de la peur au printemps dernier, avec la présence policière accrue, les 'questionnements préventifs' et les fouilles 'préventives' dans le métro de Montréal lors du Grand Prix.
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(1) Wyckes, M. «The English Experience: Mediating Technology and Security; Violations and Vunerabilities», cité par Sophie Body-Gendrot «European policies of social control post-9/11». Social  research 77 (no 1), 2009.
(2) BBC, « The statistics of CCTV », 20 Juillet 2009.
(3) Hastings, Rob, «New HD CCTV puts human rights at risk - Watchdog warns: Big Brother Britain has arrived unnoticed», The Independent, 3 Octobre 2012.
(4) «'More support' for CCTV after riots», The independent, 25 Octobre 2011.
(5) Quinn, Ben, «CCTV cameras being used in school changing rooms and toilets», The Guardian, 11 September 2012.
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Photos: Hugues Morin, janvier 2013.

vendredi 22 février 2013

Oscars 2013: Les prédictions de l'Esprit Vagabond

Après la publication de mes choix personnels, voici l'exercice plus difficile de tenter de prédire l'issue de la cérémonie, en ce qui concerne les principales catégories.
Comme je n'ai pas vu toutes les performances en nomination, je me rabats en partie - et il est inévitable de faire cet exercice si on veut avoir une chance d'avoir de bonnes prédictions - sur le passé, l'historique des films et des gens en nomination, ainsi que les tendances à l'Académie.
Je me contente de prédictions dans neuf catégories, puisque je n'en sais guère suffisamment dans les catégories d'animation (et je n'ai vu aucun des cinq films en nomination) ou des documentaires (je n'en ai vu que deux). Je prends plusieurs risques cette année dans mes prédictions, je n'arrive pas à voir le même genre d'analyse ou de pattern définissant les favoris, alors j'applique mes propres raisonnements aux nominés. Certaines prédictions peuvent paraître étranges, mais les justifications devraient vous convaincre de leur bien fondé.
Je vais commencer par énoncer les trois grandes lignes de pensée qui sous-tendent ces prédictions:
1. Il n'y aura pas de balayage de 5-10 Oscars dans les catégories majeures par un même film. La tendance nette des dernières années - même quand un film s'en sort mieux que d'autres - demeure la répartition; principalement au niveau des acteurs. Les nominations de cette année rendent peu probable un balayage de toute manière (particulièrement au niveau de la réalisation et des acteurs).
2. Kathryn Bigelow a eu son année avec The Hurt Locker en 2010. Zero Dark Thrity, dans le même registre, mais un peu plus controversé à sa sortie, n'a donc que peu de chances cette année de répéter cet exploit aussi peu de temps après son film précédent.
3. Lincoln ne sera pas le grand gagnant de la soirée, malgré ses 13 nominations et le fait qu'il soit le favori dans 6 des huit catégories majeures. Il ne repartira pas bredouille dans toutes ces catégories, mais ne remportera pas l'Oscar du meilleur film malgré toutes les prédictions de favori de la course.
Devant la caméra
Meilleur acteur. Daniel Day Lewis. Ici, il faut d'abord oublier une statistique qui joue contre lui; il a déjà remporté deux fois l'Oscar dans cette catégorie, et la dernière fois ne remonte qu'à 2007. Pourtant. Pensez à l'an dernier, avec le 3e Oscar de Meryl Streep, et voilà. Oubliez les autres. Daniel Day Lewis a aussi remporté les autres prix cette année dans cette catégorie, dont le Screen Actor's Guild, et les acteurs sont très nombreux à voter à l'Académie. On dit que Hugh Jackman, le seul autre à avoir une chance ici, a offert la performance de sa carrière. Dommage pour lui, il est tombé dans la mauvaise année. Day Lewis est très apprécié de l'Académie (d'où ses deux précédents Oscars et 5 nominations), et il joue ici, avec subtilité et talent, un légendaire personnage historique doublé d'un héros américain, dans une grande fresque qui obtient 13 nominations. Flight et The Master n'ont pas suffisamment impressionné l'Académie pour obtenir des nominations à titre de meilleur film, alors Washington et Phoenix ont moins de chances. Cooper, bien que mon préféré dans cette catégorie, jouait dans un film plus intimiste, ce qui lui nuit vu la performance de Day Lewis et l'ampleur du phénomène Lincoln aux États-Unis. Je serais toutefois le premier ravi s'il causait une surprise.
Meilleure actrice. Emmanuelle Riva. Difficile de faire une prédiction sur cette catégorie. On peut noter que Naomi Watts, seule nominée de The Impossible, semble remplir la case qui restait. Quvenzhané Wallis est la plus jeune nominée de l'histoire des Oscars, ce qui peut paraître cute, mais lui enlève à peu près toutes les chances d'obtenir les votes. A l'opposé, Emmanuelle Riva est la plus âgée nominée de cette catégorie de l'histoire des Oscars, ce qui rend d'autant plus probable une reconnaissance à ce moment-ci de sa carrière et sa vie. Jennifer Lawrence est en réalité le choix évident, surtout que c'est sa seconde nomination dans cette catégorie. C'est elle qui est donnée favorite, mais je persiste à croire que Amour profitera à Emmanuelle Riva et que l'Académie reconnaîtra sa performance en se disant que Lawrence a encore de belles années devant elle pour se voir récompensée. Si nous avions été dans une année où Zero Dark Thirty avait pu créer une vague, Jessica Chastain aurait eu de très bonnes chances, mais Kathryn Bigelow a eu sa vague avec The Hurt Locker et devra attendre quelques années avant de remonter sur la scène des Oscars.
Meilleure actrice de soutien. Anne Hathaway. Tout le monde parle de la performance de l'année, alors j'y vais pour elle. Elle a remporté les prix importants dans cette catégorie, dont le Screen Actor's Guild, et c'est sa seconde nomination, donc c'est l'occasion de la récompenser. Surtout que la seule autre qui semblerait avoir une chance serait Sally Field, une grande favorite de Hollywood, mais elle a déjà remporté deux fois l'Oscar (pour la meilleure actrice) et son rôle dans Lincoln n'était pas si époustouflant que ça. Les 3 autres nominées étaient bonnes, mais font essentiellement de la figuration ici, face à Hathaway.
Meilleur acteur de soutien. Tommy Lee Jones. J'avoue que j'aurais eu tendance à croire aux chances de De Niro pour un 3e Oscar, mais avec ma prédiction de celui de Daniel Day Lewis, ce serait étirer mon élastique un peu trop. Cette catégorie est probablement ma prédiction la plus faible. Ici, les statistiques aident peu; chacun des nominé a déjà remporté un Oscar, donc à qui le tour d'en avoir un autre? Waltz serait le meilleur candidat, en fait, puisque sa performance aurait pratiquement pu être en nomination à titre de meilleur acteur, mais il a reçu un Oscar en 2010 pour Inglorious Basterds, ce qui semble trop récent pour une répétition. Tommy Lee Jones a donc la meilleure chance de l'emporter - même si jamais un acteur n'a remporté un Oscar pour un rôle dans un film de Spielberg - puisque son Oscar remonte quand même à 1993. Quand à Seymour Hoffman, il souffre, comme Phoenix, du fait que The Master n'a pas eu l'effet escompté sur l'Académie.
Derrière la caméra
Meilleur réalisateur. Steven Spielberg. J'imagine que plusieurs pensent que Ang Lee remportera l'Oscar, ce qui demeure possible, j'imagine, puisqu'il faut reconnaître que Lee a adapté un livre que l'on disait impossible à mettre en film, et qu'il la été privé d'un Oscar il y a quelques années avec Brokeback Mountain. Spielberg a quand même une longueur d'avance, puisque Lincoln est en plein le genre de film que l'Académie apprécie; héros américain, grande fresque historique et l'Académie aime quand Spielberg réalise ce genre de drames historiques. Un indice; trois de ses acteurs sont en nomination cette année, lui qui n'est pas reconnu comme le meilleur directeur d'acteur, ce qui me fait croire que l'on a remarqué cet aspect de son travail cette année. C'est un aspect qui a souvent valu au réalisateurs l'Oscar dans cette catégorie. Les trois autres nominés ont peu de chances face à ces deux là, bien que Russel en soit à sa seconde nomination en 4 ans; Haneke et Zeitlin en sont à leur première nomination.
Meilleur scénario adapté. Argo. Un autre prédiction à contre-courant, contre le favori Lincoln. Cette catégorie est difficile à prédire cette année, avec trois gagnants potentiels. Life of Pi pourrait causer la surprise, à cause de la difficulté d'adaptation - et peut-être par le désir de ne pas le laisser repartir sans Oscars - mais il ne semble avoir aucun momentum si on regarde les autres prix, remportés par Silver Linings Playbook ou Argo. Lincoln a souffert de la publication de certaines erreurs historiques, et je pense que le meilleur film remportera au moins son Oscar côté scénario également (voir ma prédiction meilleur film ci-bas). Lincoln ne repartira pas bredouille pour autant, avec acteurs et réalisateur récompensés, mais Argo en surprendra quelques-uns.
Meilleur scénario original. Django Unchained. La compétition dans cette catégorie se fait essentiellement entre Tarantino et Boal, avec Zero Dark Thirty. Comme c'est une répétition de l'affrontement des deux mêmes scénaristes qu'en 2010 (The Hurt Locker et Inglorious Basterds), c'est maintenant le tour de Tarantino, surtout que Zero Dark Thirty a été plus controversé que ne l'avait été Hurt Locker. Les trois autres sont probablement déjà heureux d'avoir reçu une nomination pour leur bon travail. Si une surprise se produisait dans cette catégorie, elle viendrait d'Amour, de Haneke (Arcand, en 2004, avec Les Invasions Barbares avait créé la surprise dans la catégorie scénario original, donc ce n'est pas impossible pour un film étranger), mais le cinéaste sera récompensé dans la catégorie du film en langue étrangère, alors Tarantino devrait repartir avec l'Oscar.
Films
Meilleur film étranger. Amour. C'est une évidence; c'est le seul des cinq films en nomination dans cette catégorie à aussi l'être à titre de meilleur film, meilleur scénario (original), meilleur réalisateur, et de voir son actrice principale en nomination également. Il est donc certain de l'emporter dans cette catégorie, ne serait-ce que parce que plus de membres de l'Académie l'auront vu, malgré la présence d'autres excellents films, dont Royal Affair et Rebelle. D'ailleurs, Les Invasions barbares avait remporté l'Oscar dans cette catégorie alors qu'il avait aussi obtenu une nomination dans une autre catégorie.
Meilleur film. Argo. C'est ma grande prédiction à contre-courant, puisque Lincoln est donné grand favori. Bon, je sais, on me dira que jamais un film dont le réalisateur n'est pas en nomination ne gagne l'Oscar du meilleur film, et que Affleck n'est pas en nomination. Soit. En fait, c'est faux, mais il est vrai que c'est très rare que ça arrive. La dernière fois, c'était avec Driving Miss Daisy, en 1989. C'est rare, mais possible. Le choix normal aurait été Lincoln, en fait. Le plus de nominations, dans plusieurs catégories importantes. Mais c'est aussi le cas d'Argo, à part l'absence d'Affleck comme réalisateur. Et puis on a beau ne pas trop se fier aux autres prix, reste que Argo a remporté le BAFTA, le Screen Actor's Guild, le Director's Guild, le Golden Globe... chacun de ces prix est un indicateur plus ou moins fiable, mais l'accumulation fini par faire pencher la balance. Dans quelques années, Argo sera cette exception dont on parlera aux Oscars et l'Académie aura au moins récompensé Affleck à titre de producteur vu son absence comme réalisateur.
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Alors, vos impressions sur ces prédictions, vos prédictions personnelles... à vous, sinon, à dimanche soir pour les résultats officiels.

Oscars 2013: Les choix de l'Esprit Vagabond

Pendant l'année 2012 cinéma, en autant que les Oscars soient concernés, j'ai réussi à voir beaucoup de films, dont la majorité des films en nomination, ce qui m'offre l'opportunité de donner mon avis avant les Oscars. Mes prédictions, quand à elles, suivront dans un billet à part, comme c'est devenu mon habitude depuis quelques années. (Les prédictions et les choix relèvent de deux processus bien différents en ce qui me concerne, puisque je préfère souvent des performances à contre-courant des préférences de l'Académie, mais je dois bien tenir compte des préférences des votants quand vient le temps de me compromettre à prédire leurs choix).
Je précise d'entrée de jeu cette année que je n'ai pas vu tous les films dans les catégories documentaires et films en langue étrangère, mais je les inclus toutefois ici. Je n'ai vu aucun des films d'animation, alors j'exclus cette catégorie de mon tableau cette année. Je ne vous assommerai pas avec les catégories plus techniques, me limitant donc à dix catégories pour ce billet.
Voici donc mes choix personnels (parmi les nominations, ce qui relève déjà d'un autre débat sur les grands absents de ces nominations, mais je n'ai pas eu le temps de m'y attarder ici auparavant, alors passons). Espérons que l'académie me surprendra et remettra le précieux Oscar à l'un de mes choix dimanche soir prochain.
Devant la caméra.
Meilleur acteur. Bradley Cooper. L'exemple parfait du choix à contre-courant dont je parlais ci-haut. Cooper est surtout connu pour ses rôles dans les comédies romantiques ou légères, mais dans Silver Linings Playbook, il étonne et démontre l'étendue de son registre et la subtilité de son jeu. Certes, Daniel Day Lewis excelle dans Lincoln, mais malgré un jeu admirable dans cette grande fresque historique, il n'étonne pas réellement; on s'attend à ce genre de héros plus grand que nature. Le choix a été difficile, puisque Day Lewis compose un Lincoln attachant et intéressant, mais j'avoue avoir été très impressionné et plus bouleversé par la performance de Cooper cette année. J'ajoute à ma défense que je n'ai pas vu Les Misérables (une version musicale en anglais de ce classique français ne m'intéressait pas particulièrement), et je n'ai donc pas eu l'occasion de juger Hugh Jackman.
Meilleure actrice. Emmanuelle Riva. Choix très difficile ici, puisque j'ai beaucoup apprécié les quatre performances que j'ai vu sur les cinq nominations. J'ai été impressionné par Jessica Chastain dans Zero Dark Thirty, j'ai adoré Jennifer Lawrence dans Silver Linings Playbook et été absolument emporté par la performance d'un incroyable naturel de Quvenzhané Wallis dans Beast of the Southern Wild, mais mon choix se porte tout de même sur Emmanuelle Riva, pour son interprétation touchante, subtile, tout en douceur et en naturel dans Amour. Un rôle très difficile, qui aurait bien pu tomber dans le mélodramatique à plusieurs reprises, mais que Riva porte avec brio dans un film à la fois dur et tendre. Ceci dit, je ne serai pas fâché si une autre actrice l'emporte, les quatre que j'ai vues le mériterait.
Meilleur acteur de soutien. Christoph Waltz. Ici, malgré d'excellentes performances à souligner, comme celle de Tommy Lee Jones qui offre certains des meilleurs moments de Lincoln, et De Niro qui nous rappelle combien il est talentueux dans Silver Linings Playbook, mon choix est clair. Waltz, qui porte une partie de Django Unchained sur ses épaules de manière absolument truculente, est le meilleur de cette catégorie cette année, et en fait, je ne comprends même pas qu'il ne soit pas nominé à titre de meilleur acteur tout court, tellement sa présence est importante (et continue) dans le film. Dès la scène d'ouverture, et ce pratiquement jusqu'à la toute fin, son interprétation donne au film un ton jouissif et une facture unique. Quand on sait que c'est le même Waltz qui était si horrifiant dans un rôle totalement opposé dans Inglorious Basterds, on ne peut qu'admirer l'ampleur de son registre et de son talent.
Meilleure actrice de soutien. Jacki Weaver. Ici, comme mes deux choix personnels de 2012 ne sont même pas en nomination (je parle de Judy Dench dans Skyfall et de Emma Watson dans The Perks of Being a Wallflower), je me rabats donc sur la seule performance en nomination que je considère oscarisable. Helen Hunt dans The Sessions est excellente et dans le ton de ce film original et parfois iconoclaste, mais je n'ai pas été étonné ou frappé outre mesure par la performance au point de lui décerner la statuette. Weaver dans un film qui doit beaucoup à ses interprètes et à leurs relations, contribue significativement à l'ambiance du film. Comme je n'ai pas vu Les Misérables, impossible de me prononcer sur Anne Hathaway, mais je dois souligner que je n'ai pas été réellement impressionné par Sally Field dans Lincoln, qui jouait un personnage antipathique et peu utile au film, en plus de le faire dans son registre habituel, dont je n'ai jamais été un fan. Weaver par défaut, donc.
Derrière la caméra.
Meilleur réalisateur. David O. Russel. Cette fois-ci, c'est pire, mes trois choix ne sont pas en nomination (Sam Mendez pour Skyfall, Ben Affleck pour Argo  et Quentin Tarantino pour Django Unchained), mais je n'ai aucun problème à remettre l'Oscar à David O. Russel pour Silver Linings Playbook. On ne parle pas d'un film qui demande une technique exceptionnelle de mouvements de caméras ou de trouvailles d'effets spéciaux, mais vu l'ambiance particulière de ce film, intimiste et qui explore plusieurs facettes émotives de ses personnages, la subtilité de la réalisation et de la direction d'acteurs (le film a d'ailleurs des acteurs nominés dans toutes les catégories à ce niveau) démontre la parfaite maîtrise de Russell sur ce film. Spielberg a fait un excellent "travail de Spielberg" dans Lincoln, avec quelques dérives un peu patriotiques peut-être, mais avec une certaine retenue quand même, mais il ne m'a pas étonné, ou renversé par sa réalisation avec ce film.
Meilleur scénario adapté. Argo. Je ne peux trop juger du travail d'adaptation lui-même dans cette catégorie, mais en ce qui concerne les 5 films en nomination, Argo a le scénario le plus solide et tissé serré. Silver Linings Playbook est plus subtil, et parfois plus fin au niveau des dialogues, mais reste que Argo regroupe plusieurs éléments - thriller, critique politique, événement histoirique, autodérision hollywoodienne et décalage culturel - qui en font mon scénario favori cette année dans cette catégorie. Même si j'ai apprécié le film, Lincoln ne m'a pas nécessairement impressionné par son scénario, puisque j'y ai trouvé quelques aspects plus faibles (comme toute la relation entre Lincoln et sa femme, ou l'histoire avec son fils). Beast of the Southern Wild possède un excellent scénario, peut-être le plus original du lot, mais pas aussi complexe ou solide qu'Argo.
Meilleur scénario original. Django Unchained. Les autres films en nomination comportent beaucoup de qualités scénaristiques, mais Django Unchained est définitivement celui qui s'illustre le plus par son originalité, le traitement de son thème, le mélange de genres, les excès, les dialogues savoureux, les rebondissements et le véritable et pur plaisir cinématographique qui en découle. Comme souvent chez Tarantino, certaines répliques sont restées avec moi depuis, et demeureront parmi le palmarès des classiques qui vous reviennent en tête des années plus tard.
Films
Meilleur documentaire. Five broken Cameras. Juste pour inciter mes lecteurs à voir ce film, un excellent documentaire, choquant et révélateur, qui n'a aucune chance de remporter l'Oscar. D'une part parce qu'il n'a pas eu la distribution américaine des autres en nomination, mais surtout, d'après moi, par son sujet et son traitement, qui dénonce la colonisation israélienne et le traitement réservés aux palestiniens par l'armée d'Israël. Question d'avoir, pour des nord-américains, l'autre version des faits sur ce conflit.
Meilleur film en langue étrangère. A Royal Affair. J'ai vu trois des films en nomination ici et les ai tous appréciés. Si Amour est touchant et profond, ça reste un film un peu dur, et concentré sur un sujet bien précis. Rebelle pose un regard que je considère plus universel et finement réalisé, et traite habilement d'un sujet que plusieurs croient passé, mais pour diverses raisons, A Royal Affair a touché plusieurs cordes chez moi. L'aspect historique, le parallèle avec les luttes politiques droite-gauche dont on parle plus depuis les révolutions arabes, Occupy et le printemps québécois, l'Europe où j'ai passé l'hiver, une histoire d'amour tragique, bref, un impressionnant amalgame de thèmes et d'ambiances finement regroupées dans un film enlevant et filmé avec des images absolument superbes.
Meilleur film. Argo. Très bonne année pour les amateurs d'histoire, avec Lincoln, Django, Argo et Zero Dark Thirty en tête, donc une année fort appréciée de ce cinéphile-ci. La vision américaine de l'histoire, toutefois, peut parfois tomber un peu sur les nerfs. La glorification des héros, de la guerre et des soldats me fatigue plutôt que ne fait vibrer en moi une fibre patriotique. Ainsi, l'uniformité de Lincoln et de Zero Dark Thirty, aussi efficace soient-ils en terme de suspense, use un peu trop du 'drapeau', même s'ils le font au moins avec retenue. Ainsi, j'ai surtout apprécié le regard critique et honnête de Argo et celui, loufoque, éclaté et déjanté de Django Unchained, à la prétention (même en grande partie réussie) de Lincoln et Zero Dark Thirty, même si j'ai aimé ces deux films.
Pour mon choix personnel, c'est donc un ex-aequo entre Argo et Django Unchained, mais j'imagine que si la chose pourrait arriver aux Oscars, elle ne peut arriver pour un seul votant comme moi; donc je joue le jeu et vote pour celui des deux qui est plus sérieux. Argo, donc. Django Unchained est définitivement le film qui m'a procuré le plus de plaisir cinématographique cette année - un plaisir parfois coupable, avouons-le - mais Argo raconte une histoire politique importante (et je ne limite pas ma lecture à la mission de sauvetage), encore d'actualité, avec un intelligent regard critique, un condensé d'éléments culturels dont la somme fini par dépasser le simple plaisir cinématographique. Argo est le genre de film qui aurait été trop controversé pour sortir il y a quelques décennies, et il rappelle comment l'histoire américaine (et mondiale) est souvent maquillée ou ignorée selon l'image que veut projeter l'empire, un constat que l'on ne mentionnera jamais assez, d'où l'Oscar que je lui décerne.
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jeudi 21 février 2013

P.S. I Leeds You

Suite et fin de mes réminiscences-photos de séjour à Leeds, présentées en vrac (et donc dernier jeu de mot idiot avec une chanson et le nom de la ville).


Au centre-ville, dans le secteur commercial, on retrouve quelques éléments de poésies urbaines, dont cette intéressante inscription sur un banc en pierre...


Rares sont les fois où j'ai pu mettre le pied sur Briggate, rue piétonne du centre-ville, sans qu'une animation ou un marché public quelconque ne soit en place. Fin novembre, c'était le marché marocain, par exemple, et des musiciens s'animaient également sur la place. D'ailleurs, je réalise que je n'ai jamais mentionné ce fait, mais les musiciens - souvent des groupes - sont légions dans les rues des villes de l'Angleterre, et souvent, si ce ne sont pas des professionnels, le niveau est tout de même remarquable pour de la 'musique de rue' (pour les groupes, il s'agit souvent de jeunes, qui tentent de se faire connaître/remarquer et vendent leurs CD).


Vous avais-je parlé de la Mosquée Makkah, sise à quelques minutes à peine de chez moi? J'avais publié une photo du minaret, accompagnant des maisons victoriennes en rangée, mais je ne pense pas avoir parlé de la mosquée elle-même, un très joli édifice, dont les arches, dômes et minaret accompagnaient souvent mes retours à la maison sur fond de coucher de soleil, tout en me rappelant le Maroc.


Poésie urbaine gravée dans le pavé, là où Albion Place devient King Edward Street, qui me rappelle que mon passage à Leeds ne sera pas oublié par ces pierres que j'ai foulées à maintes reprises.


Le splendide vitrail du Quebecs, dont j'avais publié ici un tout petit morceau (le hibou, que l'on peut apercevoir sur le troisième panneau à partir de la gauche sur la photo ci-haut). La présence du hibou dans le vitrail s'explique par son illustration des armoiries de Leeds... l'ensemble des vitraux du Quebecs permet de voir plusieurs armoiries des villes du Yorkshire. L'édifice date de 1891.


Le voici donc, le Quebecs, cet immeuble à la tour octogonale surmonté d'une espèce de chapeau de sorcière, édifice que je n'avais finalement pas encore montré réellement sur ce blogue, malgré plusieurs allusions ici et là. La rue qui longe l'immeuble à gauche est Quebec Street.


Burley Road, entre Hyde Park et le quartier civique (mais sans passer par l'université), nous fait traverser quelques secteurs semi industriels (ou vestiges de la période industrielle), mais où poussent tout de même des roses sauvages du Yorkshire, même en octobre.


Sapin de Noël dans la Bourse du maïs.


Quelque part entre Alexandra Road et Burley Road, une version graffiti de Lennon dans Sgt Pepper's Lonely Heart Club Band


La Stupa du coin des rues de Harold. Je dis "les rues" car dans ce secteur de Hyde Park, il y avait Harold Avenue, Harold Walk, Harold View, Harold Road, Harold Mount, Harold Street, Harold Grove, Harold Place et Harold Terrace, si je n'en oublie pas d'autres. Évidemment, dire que vous demeurez 'Sur Harold' ne suffit pas, c'est le genre de rue et non le nom qui importe dans ce cas-ci. Si en plus vous habitez une des maisons victoriennes en rangée, donnez l'adresse, car la description ne saura aider votre visiteur. Une centaine de personnes dans ce coin-là peuvent dire 'habiter une petite maison victorienne en brique sur Harold'!


Étudiante à University of Leeds, profitant du parfum d'une rose sauvage du Yorkshire, octobre 2012.


The Light. L'édifice appelé The Light est une sorte de centre commercial constitué de quelques édifices victoriens reliés à quelques édifices modernes, l'ensemble parcouru de plateformes, de passages et passerelles modernes et recouvert d'un toit de verre. Je fréquentais The Ligth essentiellement pour son petit resto-Bagel et pour son cinéma, le Vue (un cinéma multisalles commercial, mais où j'ai néanmoins pu voir des films aussi variés que De rouille et d'os, Lawrence Anyways, Silver Linings Playbook ou Skyfall, par exemple).


Un des beaux paysages offerts par University of Leeds, avec les édifices néogothiques en arrière plan (et le beau temps de la fin septembre, nostalgie)... à comparer avec la photo suivante:


Même si je l'avais mentionné, je ne pense pas l'avoir beaucoup montré: avec ces dizaines de pavillons, l'University of Leeds possède de biens beaux édifices d'époque, mais aussi certains plus modernes, ou carrément étranges, comme on peut le voir ici, avec cette passerelle, ainsi qu'avec le bassin en bas.


Un jardin qui n'en est pas un: Victoria Gardens est en fait une esplanade qui s'étend le long de The Headrow, et relie l'hôtel de ville, la bibliothèque publique et Leeds Art Gallery. On y retrouve donc diverses sculptures, dont cet hommage aux soldats morts au combat. On peut aussi voir quelques sculptures plus modernes - comme celle que l'on aperçoit en bas à droite.


Je termine cette dernière visite de Leeds avec un parc que j'ai souvent photographié; Woodhouse Moor, en partie parce que j'y passais souvent, et en partie parce qu'il offrait souvent un éclairage photogénique, avec ses grandes étendues vertes coupées de grandes rangées d'arbres bien droites.
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...en terminant ceci, je réalise que Leeds me manque. Pas seulement par goût d'être en voyage, par goût d'explorer, mais bien parce que j'y ai été vécu un séjour agréable, et que je me plaisais beaucoup dans cette ville. J'imagine que ce sentiment restera avec moi pendant encore un bon moment, comme l'étrangeté ressentie quand je réalise que je ne peux plus aller dans certains lieux que j'aimais bien à Leeds, maintenant que je suis de retour. Peut-être est-ce la durée du séjour (j'imagine que ça joue un rôle), mais ce sentiment est, pour le moment, toujours fort, et plus fort que je ne me souviens l'avoir ressentis après avoir quitté Quito ou Séville.
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mercredi 20 février 2013

Can't buy me Leeds

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles je m'accroche encore un peu à ce séjour sur ce blogue. La première est évidemment que je trouve un peu décevant - pour ne pas dire déprimant - la situation dans laquelle le Québec est plongé depuis quelques mois, donc plutôt que de commenter ou écrire sur ce sujet, je continue de voyager dans mes souvenirs. En ne m'impliquant pas émotivement dans l'actualité qui m'entoure, c'est un peu comme si je n'étais pas encore revenu et que je continuais mon voyage. L'autre raison est évidemment que j'ai la possibilité de le faire; le loisir de revenir sur des détails, sur des photos, et sur mon séjour, loisir que je n'ai pas toujours lors de mes retours de voyage. Enfin, le voyage tire tout de même à sa fin, même virtuellement sur ce journal en ligne.
Leeds, on ne le réalise peut-être pas, j'y ai passé le plus clair de mon temps pendant ces quatre mois. Comme il s'agissait d'un séjour en résidence plutôt qu'en déplacement constant, prenez 4 mois, retirez chaque journée passée à l'extérieur de la ville (un calcul approximatif peut-être réalisé à partir des destinations dont j'ai parlé sur ce blogue), et on réalise que Leeds a occupé une large part de ce séjour à elle seule. C'est pourquoi, bien évidemment, il y a des centaines de choses vécues à Leeds dont je n'ai pas eu l'occasion (ou l'inspiration, ou le temps) de vous parler ici. En triant mes photos, j'ai mis la main sur quelques images intéressantes, que je publie donc ici, en vrac, sur Leeds.


Celle-ci fait sourire, non? Évidemment, comme nous sommes à Leeds (le code  postal sur le coin de l'affiche de la rue trahit la ville), nous ne sommes pas à Londres, lieu de la célèbre pochette des Beatles. (Abbey Road, à Leeds, mène plutôt à Kirkstall Abbey).


J'ai découvert cette espèce d'arche, vestige de ce qui semble un édifice plus ancien, totalement par hasard, plus de deux mois et demi après mon arrivée à Leeds. L'affaire est entre les nouveaux développements au bord de la rivière, des stationnements près du quartier civique et l'autoroute, ce qui en fait une étrange survivante au développement urbain de Leeds.


Ceci est l'aréna de Leeds, qui se trouve à être une grande salle du Musée de Leeds, qui accueille parfois des expositions temporaires. Une mezzanine permet d'en admirer l'ensemble... le plancher, on notera, est une grande carte de la région de Leeds (incluant Bradford).


Une autre vue du même aréna, lors d'une exposition thématique sur le transport ferroviaire, sur les écrans suspendus.


Une des nombreuses églises de Leeds, ou ancienne église, devrais-je dire, car il s'agit maintenant d'un centre dont j'ignore la fonction exacte. L'édifice, splendide, est située sur Headingley Lane, non loin d'où j'habitais sur Victoria Road. A un moment, j'ai envisagé passer deux jours à ne prendre que des photos d'églises et anciennes églises à Leeds pour en faire un billet spécifique, mais pour diverses raisons, cette idée ne s'est pas concrétisée.


Les amateurs de la Grande Bibliothèque de Montréal sauront deviner pourquoi j'ai pris cette étrange photo d'un appareil libre-service de la Edward Boyle Library de l'Université de Leeds. Évidemment, c'est parce qu'il s'agit exactement des mêmes appareils utilisés à Montréal, signe que même dans les bibliothèques étrangères, le dépaysement est plus difficile à trouver qu'auparavant.


Cardigan Lane est une rue qui m'a vu passer souvent pendant mon séjour. Cardigan était l'un des quelques trajets que je pouvais utiliser pour me rendre au centre du village d'Headingley ou encore vers le quartier Kirkstall. Le clocher que l'on voit ici est celui de St.Michael's and All Angels.


Quand mon ami Denis est passé non loin du Parkinson Building de l'Université, son réflexe en voyant les nombreux clochers près de l'édifice a été de dire qu'il ne pouvait certainement pas s'agir juste d'églises, qu'elles étaient trop rapprochées. Ceci illustre bien l'avantage architectural d'avoir eu deux églises présentes en Angleterre après la séparation de l'église d'Angleterre de celle de Rome.


Je me suis plains à l'occasion des journées trop courtes et du soleil souvent trop bas... Il faut avouer que parfois, le soleil donnait de jolies couleurs sur les photos.


C'est toujours embêtant de prendre des gens en photo sans leur consentement, et une fois obtenu, il est rare que les photos soient aussi spontanées. C'est un peu pour ça que je n'avais pas publié de photos de joueurs de crickets dans les parcs avant celles-ci, puisque je n'avais pas osé en prendre... Ces deux clichés ont été captés avec un petit zoom, quand même, et personne n'a remarqué que je les prenais. Je trouvais intéressant d'avoir au moins un souvenir photo de ces scènes, qui sont l'équivalent local de nos parties de hockeys bottines dans les rues et ruelles. Et puis après La Grande Séduction, personne ne peut demeurer insensible au cricket, non?


Aperçu par hasard, en passant sur Kirkstall Road, alors que je me rendais vers Bramley par un pénible trajet d'autobus, un resto qui allait me rappeler mes visites cubaines et réchauffer cette fin de journée froide de décembre.


Cette superbe maison, dans Headingley, se démarque complètement de ses voisines. Et que dire de ses étonnantes cheminées en pièces de jeu d'échec, détail auquel j'avais fait référence sur ce blogue dès le début de mon séjour d'ailleurs.


Sur la rive sud de la rivière Aire, cet édifice qui rappelle le Flatiron building de New York, version Yorkshire, est situé juste à côté de la brasserie Tetley. Ah, j'imagine que si vous connaissez le nom, vous l'associez probablement à la célèbre marque de thé (originaire du Yorkshire, mais qui appartient désormais à une transnationale indienne). Ce que vous ignorez, c'est qu'à Leeds, Tetley est aussi une bière locale... maintenant partie de l'empire Carlsberg.


Church Lane est une des nombreuses rues de Headingley qui aboutissent à l'église St.Michael's and All Angels, les autres étant St.Michael's Road, St.Michael's Lane, Chapel Lane, St.Michael's Grove, bref, impossible de se perdre dans ce secteur du village.


Quelques grandes demeures de l'arrondissement de Kirkstall.


Détail architectural; les lions du secteur commercial du centre-ville, qui ornent les édifices victoriens et edouardiens.


Le lobby du Quebecs, hôtel de luxe du centre-ville, normalement réservé aux clients de l'hôtel...
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Je réalise à la rédaction de ce billet que j'ai beaucoup de ce genre de détails dans mes archives photos... Je consacrerai probablement un billet supplémentaire à l'affaire et on passera à autre chose après ça.
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