dimanche 16 juin 2013

Sur la rivière Mistassibi

Les gens qui ne sont pas de la région penseront que j'ai fait erreur dans le nom de la rivière. Mais non, rassurez-vous, je veux bien parler de la rivière Mistassibi (et non de celle, plus connue, qui s'appelle Mistassini). Il est pourtant facile de les confondre, quand on n'est pas du coin, puisque la Mistassini est une longue rivière qui se jette dans le Lac St-Jean et qui, juste avant, traverse la ville qui était connue autrefois sous le nom de Dolbeau. C'était avant la fusion avec la ville voisine, Mistassini, qui elle, se trouve (paradoxalement, vu son nom) sur la rivière Mistassibi. Des questions jusque-là? La Mistassibi, c'est une rivière aussi longue que la Mistassini, et elle se jette justement dans cette dernière (entre les secteurs de Dolbeau et de Mistassini), avant d'aboutir dans le Lac St-Jean.
Hier, je suis donc parti en randonnée sur les berges de la Mistassibi avec mes copains Istvan et Suze (d'excellents guides locaux puisqu'ils sont natifs de Dolbeau-Mistassini).


Dans le secteur que nous avons exploré, la Mistassibi est une affaire assez large et avec un débit impressionnant, même en cette saison où le niveau de l'eau est relativement bas à comparer à celui du printemps.


Comme le large lit est constitué d'un sol rocheux (essentiellement du granit rose), lorsque le niveau de l'eau n'est pas à son plus haut, on peut profiter de longues promenades sur ces rochers, parfois entrecoupées de petits rapides. Comme la Mistassini, la Mistassibi comporte une succession de chutes à quelques kilomètres les unes des autres, et qui la mène vers sa destination et des parcs ont été aménagés autour de la plupart de ces chutes.


Dès les débuts de la colonisation, les Pères Trappistes se sont installés le long de la Mistassibi et on peut encore aujourd'hui apercevoir quelques vestiges de leur passage en ces lieux. Ici, les ruines d'un moulin à farine qui faisait partie de leurs installations puisant leur énergie dans le puissant courant de la rivière.


Après un premier monastère en bois rond, les Trappistes ont érigé un plus grand monastère - lui aussi en bois - directement sur les berges de la Mistassibi. Après qu'il fut endommagé par une importante crue des eaux, ils se sont réinstallés sur un plateau surplombant la Mistassibi non loin d'où elle se jette dans la Mistassini, et c'est ce 3e monastère, construit en 1911 que l'on voit en partie sur cette photo (à gauche). L'église abbatiale (à droite) a été érigée en 1934-35. Comme les Trappistes se sont une fois de plus relocalisés en 1980, l'ancien monastère abrite aujourd'hui une résidence pour personnes âgées, des bureaux et un CLSC. Pour les amateurs de détails historiques, le béton armé des fondations du monastère de 1911 utilisait le fer des lits de l'ancien Hôtel Beemer de Roberval, qui venait d'être la proie des flames.


La chute la plus impressionnante de ce secteur de la Mistassibi est justement nommé Chute des Pères. Et ce qui étonne également, c'est que tout ceci est situé en plein coeur de la ville de Dolbeau-Mistassini fusionnée en 1997, ville dont on peut voir certains aspects selon les angles de vues (que j'ai volontairement évité sur la plupart des photos montrées ici).


Côté faune locale, à part les poissons, il y a surtout des oiseaux et parfois, un mini papillon comme celui-ci.


Quand elle n'est pas à son niveau le plus élevé, la Mistassibi comporte quelques branches secondaires dont une ou deux étaient presque à sec, le gros du courant passant par la branche principale la plus profonde. Nous en avons donc profité pour marcher dans la rivière, et passer sous le pont qui relie les secteurs Dolbeau et Mistassini de la ville.


J'ai remarqué quelques graffitis amusants (je n'avais pas réalisé que les anarchistes et gauchistes s'étaient rendu jusqu'au Lac St-Jean auparavant!), dont un étonnant "Expo 67" gravé à même le ciment de la promenade en face de la plage et qui semble effectivement dater des années 60.


Les petits rochers m'ont aussi donné l'occasion d'ériger un Inukshuk éphémère le long de la rivière.


En descendant la rivière vers son déversement dans la Mistassini, nous avons découvert une ile déserte... ou presque, à laquelle on peut accéder par un pont suspendu. Nous avons donc effectué le tour de cette ile baptisée sur le champs Isla de la Amistad pour l'occasion, en plus d'en atteindre le sommet (quelques mètres au-dessus du niveau del a mer!). Nous allions apprendre un peu plus tard qu'elle porte le nom beaucoup moins poétique d'ile Talbot.


L'ile en question comporte quelques plages secrètes donnant sur la partie la plus calme de la rivière avant qu'elle n'atteigne son point de confluence avec la Mistassini.
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