dimanche 5 janvier 2014

Journal d'un globetrotter en vacances - chapitre 3

Autre manifestation des caprices du temps, plusieurs cubains se déplacent encore à cheval, et il est donc commun de croiser des cavaliers ou des familles en calèches sur les routes et même sur l’autoroute nationale. Les plus âgés des touristes québécois de tout-inclus doivent avoir l’impression d’être de retour dans leur enfance. Pour moi, cette habitude qui n’existait déjà plus au Québec à ma naissance évoque surtout des photos en noir et blanc tirées des collections de mes grands-parents. Je pense plus particulièrement à celles de la jeunesse de mon père sur la ferme familiale.
En ce sens, Cuba est un endroit unique au monde, puisqu’il me permet d’être un témoin privilégié d’une partie du quotidien de mes grands-parents. La route de Santa-Clara à Trinidad m’a permis de m’immiscer dans l’action d’un film d’époque, duquel les protagonistes étaient les voisins ou les amis de mes grands-parents, vaquant à leurs occupations. Un voyage dans le voyage, un voyage dans mon histoire à moi, même si je suis à des milliers de kilomètres du lieu où cette histoire familiale a eu lieu.
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J’ai dit à tout le monde que j’allais à Trinidad de Cuba, mais ce n’est pas totalement vrai, puisque je suis installé sur la péninsule Ancon, qui est à quelques kilomètres de la ville de Trinidad, un peu comme si vous disiez à un cubain que vous demeurez à Montréal pour éviter de lui expliquer ce qu’est Laval. L’idée même d'un phénomène comme Laval ou les autres banlieues du genre autour de Montréal serait bien difficile à expliquer à un cubain ou tout autre latino-américain d’ailleurs.
Mes expériences de voyage en Amérique latine m’ont fait comprendre que contrairement au modèle métropole-banlieue développé chez nous, chez les latinos, ce sont les gens riches et de la classe moyenne qui habitent en ville, et les pauvres qui habitent les banlieue ou les quartiers les plus éloignés du centre. Ce sont généralement les gens pauvres ou défavorisés qui habitent assez loin du centre pour devoir se taper le trajet pour se rendre en ville, ce dont nos nantis banlieusards à nous semblent paradoxalement raffoler. Et on dit que les pays latinos sont sous-développés?
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La péninsule d’Ancon, où je me trouve donc, offre quelques kilomètres d’une plage aussi belle qu’agréable. Belle car elle n’est que très peu exploitée. Loin de l’enfilade d’hôtels de luxe de Cancun ou de ce que j’imagine être Varadero – je n’y suis jamais allé – il n’y a que trois hôtels sur toute la péninsule, dont un est suffisamment loin de celui que j’occupe pour que trente minutes de marche vers l’ouest ne suffisent même pas à ce que je le vois.
Quant à l’est, trente minutes de marche ne vous feront rencontrer qu’une colonie de crabes, quelques bernard-l’ermites et des étoiles de mer qui s’amusent à se faire bercer par les vagues de la Mer des Caraïbes.
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Conseil: Il y a une navette qui va de la péninsule où je me trouve à la ville de Trinidad. Cette navette a des horaires qui varient en fonction de la personne à qui vous les demandez, alors il est important d’être flexible si jamais vous décidez de vous rendre en ville.
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